Test et avis Saucony Endorphin Speed 5 : la chaussure d’entraînement rapide à ne pas manquer

Depuis plusieurs années, la gamme Endorphin de Saucony fait partie de mes valeurs sûres pour l’entraînement comme pour la compétition. J’ai couru mes meilleurs fractionnés avec la Speed 2, enchaîné les sorties longues avec la Speed 3, et j’ai toujours gardé une place particulière pour ce modèle à plaque nylon. Il offre, selon moi, le parfait équilibre entre dynamisme, confort et polyvalence.

Alors quand Saucony a sorti la cinquième version de cette fameuse Endorphin Speed, je n’ai pas hésité une seconde. L’objectif affiché était clair : affiner encore l’expérience sans renier l’ADN du modèle. Une promesse ambitieuse à l’heure où la concurrence est rude dans la catégorie des « super-trainers », ces chaussures performantes qu’on peut utiliser tous les jours.

Dans cet article, je vous partage mon test terrain complet de la Saucony Endorphin Speed 5. On parlera sensations, confort, dynamisme, mais aussi durabilité et profil de coureur. Si vous cherchez une paire rapide, accessible et fun à courir, vous êtes au bon endroit.

Design & confort de la Saucony Endorphin Speed 5

Dès le premier regard, la Saucony Endorphin Speed 5 affiche un design retravaillé avec des lignes plus épurées et une allure résolument moderne. Mais ce sont surtout les sensations à l’enfilage et les évolutions techniques qui m’ont marqué.

Une tige plus respirante et ajustée

La première chose que j’ai remarquée, c’est le mesh de la tige : plus fin, plus souple et clairement plus respirant que sur la version précédente.

Lors d’une sortie en plein soleil à 28 °C, j’ai vraiment senti la différence. Le pied chauffe moins, et la transpiration s’évacue plus facilement. C’est un vrai plus pour les entraînements estivaux ou les longues sorties tempo.

Autre évolution appréciable : le volume légèrement accru à l’avant du pied. Les orteils ont un peu plus de place pour s’exprimer, sans que cela ne nuise à la tenue. J’ai un pied plutôt moyen, ni large ni fin, et je me suis senti parfaitement maintenu, sans point de compression. Ce petit ajustement rend la chaussure plus tolérante, surtout sur les longues distances.

Une languette fixée et un talon bien pensé

La languette est désormais semi-gussetée (cousue sur les côtés) : elle reste bien en place, ne glisse pas pendant la course, et ne crée aucune gêne. Le rembourrage est minimaliste mais suffisant. À titre personnel, j’avais parfois ressenti une gêne sur le dessus du pied avec la Speed 3, notamment lors de laçages serrés. Ici, rien à signaler : la pression est bien répartie.

Le talon a également été retravaillé. Plus moelleux, avec un léger col en V, il offre un excellent maintien sans glisser, même lors des relances dynamiques. J’ai fait un test en virage serré sur piste et je n’ai jamais senti mon pied flotter à l’arrière. C’est une amélioration subtile mais qui fait la différence.

Un fit accessible à beaucoup de coureurs

Globalement, la chaussure propose un ajustement plutôt universel. Les pieds fins y trouveront un bon maintien, et les pieds un peu plus larges bénéficieront du volume à l’avant sans se sentir comprimés. Si vous avez un pied très large en revanche, il pourrait être utile d’essayer une demi-pointure au-dessus.

Mon conseil : testez toujours avec vos chaussettes habituelles. Une chaussette un peu épaisse peut modifier sensiblement le ressenti dans la Speed 5, surtout à l’avant-pied.

Dynamisme et sensations en course

Si je devais résumer l’expérience de course avec la Saucony Endorphin Speed 5 en un mot, ce serait : fluide. Ce modèle incarne parfaitement ce que j’attends d’une chaussure d’entraînement rapide. Et c’est notamment grâce au combo gagnant entre la mousse PWRRUN PB, la géométrie SpeedRoll et la plaque en nylon.

Une propulsion naturelle et efficace

La technologie SpeedRoll, signature de la gamme Endorphin, crée une bascule vers l’avant très progressive. Dès les premières foulées, on sent cette volonté de la chaussure de nous projeter vers l’avant, sans effet « trampoline » exagéré. C’est un déroulé du pied très fluide, presque intuitif. J’ai eu cette sensation dès mon premier footing de reprise après une semaine allégée, et le dynamisme m’a redonné de bonnes jambes en quelques kilomètres.

La mousse PWRRUN PB, quant à elle, reste l’une des plus réactives du marché. On retrouve ce rebond agréable sans être instable. La Speed 5 absorbe bien les impacts tout en restituant de l’énergie à chaque foulée. Cela la rend aussi agréable pour les sorties longues que pour les séances plus rythmées.

Une plaque nylon bien dosée

La grande force de la Speed 5, c’est sa plaque en nylon, plus souple qu’une plaque carbone. Elle apporte de la structure et de la relance sans rendre la chaussure rigide. C’est un compromis intelligent : on sent une assistance, mais on garde la sensation du sol et une certaine souplesse en phase d’appui.

Personnellement, j’ai apprécié cette sensation lors d’un fartlek progressif : les changements d’allure sont restés naturels, sans que la chaussure impose un rythme. À l’inverse, certaines plaques carbone peuvent parfois « verrouiller » un tempo, ce qui peut être fatigant en phase de transition ou de récupération.

Des performances à toutes les allures

Ce qui m’a le plus séduit, c’est la polyvalence de la Speed 5. Elle s’adapte vraiment à différents types de sorties :

• Footing actif (à 70-75 % de la VMA) : le confort prime, mais la chaussure reste dynamique.
• Sorties tempo ou seuil : elle excelle. L’effet de propulsion se fait pleinement sentir et l’économie de course est réelle.
• Séances de fractionné (type 10 x 400 m ou 5 x 1 000 m) : la légèreté et la relance sont au rendez-vous.
• Courses jusqu’au semi-marathon : elle reste stable et protectrice sur la durée. Je ne l’ai pas encore testée sur marathon, mais je pense qu’elle peut convenir à beaucoup.

Et face à une plaque carbone ?

La question revient souvent : « Pourquoi choisir la Speed 5 plutôt qu’une chaussure carbone ? »
Ma réponse est simple : tout dépend de l’usage. Si vous visez la performance pure sur un 10 km ou un semi, une Vaporfly ou une Endorphin Pro vous offrira sans doute un peu plus de rigidité et de réactivité sur les vitesses très élevées.

Mais pour l’entraînement, pour progresser, ou même pour les coureurs qui cherchent de la performance sans sacrifier le confort et la polyvalence, la Speed 5 reste un choix incroyablement judicieux. Elle permet de s’entraîner sérieusement sans user ses paires carbone, tout en gardant des sensations proches.

Polyvalence et terrain

Ce que j’apprécie particulièrement chez la Saucony Endorphin Speed 5, c’est sa polyvalence. Peu de modèles parviennent à cocher autant de cases à la fois, tout en gardant une vraie identité. Que ce soit en sortie longue ou sur une séance de fractionné, elle reste fiable, dynamique et agréable à courir.

Une chaussure à tout faire… ou presque

La Speed 5 s’adresse avant tout aux coureurs qui aiment varier leurs entraînements. Elle excelle sur les séances rythmées, comme les tempos ou les seuils, mais elle ne se limite pas à ça. J’ai fait plusieurs sorties longues avec elle (jusqu’à 24 km), et elle reste confortable tout du long, sans effet d’écrasement ou de fatigue musculaire.

Peut-on l’utiliser en compétition ? Oui, clairement. Sur 10 km et semi-marathon, elle a largement sa place sur la ligne de départ. Elle conviendra particulièrement à ceux qui veulent garder du confort sans sacrifier la performance. Pour un marathon, tout dépendra de votre foulée et de votre expérience. Pour ma part, je l’envisagerais sans problème jusqu’au semi, voire au marathon si je privilégie le confort à l’explosivité.

À l’aise sur route, piste et un peu plus

Côté surfaces, la Speed 5 donne sa pleine mesure sur route : elle offre un excellent contact au sol, un déroulé fluide, et une stabilité rassurante même à allure élevée. Sur piste, elle fonctionne aussi très bien, notamment grâce à sa légèreté et sa relance.

J’ai également testé la paire sur des chemins secs et réguliers (type voie verte ou stabilisé), et elle s’en sort honnêtement. Sa base légèrement élargie et sa semelle extérieure bien structurée offrent un bon appui. En revanche, dès que le sol devient irrégulier ou meuble, mieux vaut repasser sur un modèle plus adapté. Ce n’est pas son terrain de jeu naturel.

En virage, notamment à vive allure, la stabilité m’a agréablement surpris. Là où la Speed 3 pouvait parfois sembler un peu floue, surtout à pleine vitesse, cette version est plus assurée, plus stable latéralement. Cela renforce le sentiment de sécurité à chaque appui.

Un grip fiable, même sur sol humide

Un autre bon point : le grip. La semelle extérieure en caoutchouc XT-900 fait bien le job, même sur route mouillée. J’ai eu l’occasion de courir sous la pluie sur bitume et pavés humides, et je n’ai pas ressenti de perte d’adhérence inquiétante. C’est un détail important, surtout quand on s’entraîne tôt le matin ou en hiver, où les routes sont souvent glissantes.

Les points forts et faibles de la Saucony Endorphin Speed 5

Comme toute chaussure, la Saucony Endorphin Speed 5 n’est pas parfaite, mais elle s’en approche sacrément. Après plusieurs semaines de test dans des conditions variées, voici ce que j’en retiens de plus marquant, en toute objectivité.

Les points positifs

• Polyvalence impressionnante
  C’est probablement sa plus grande force. Elle se comporte très bien du footing actif à l’entraînement tempo, en passant par les fractionnés. Peu de modèles offrent un tel spectre d’utilisation.
  
• Un amorti dynamique et efficace
  La mousse PWRRUN PB continue de faire des merveilles. Elle absorbe bien les chocs tout en renvoyant une belle énergie à chaque foulée. C’est un vrai plaisir à chaque sortie.
  
• Confort général très soigné
  La nouvelle tige est plus respirante, la languette bien fixée, et le talon offre un excellent maintien sans gêner. On sent que Saucony a écouté les retours des coureurs.
  
• Plus stable et plus durable que la Speed 3/4
  J’ai trouvé la chaussure plus rassurante à haute vitesse et en virage, avec une base plus large et une plateforme mieux équilibrée. C’est un vrai progrès.

Les points faibles

• Une usure qui peut arriver vite
  Comme souvent avec les mousses légères et réactives, la semelle extérieure montre parfois des signes d’usure après 200-300 km, surtout si vous courez souvent sur des surfaces abrasives.

• Moins explosive qu’une plaque carbone
  Si vous recherchez un effet catapulte très marqué, comme sur une Vaporfly ou une Endorphin Pro, la Speed 5 ne vous donnera pas tout à fait la même sensation. Elle est plus souple, donc plus accessible… mais aussi un peu moins percutante.

Pour quel coureur ?

Avec son mix équilibré entre dynamisme, confort et polyvalence, la Saucony Endorphin Speed 5 s’adresse à une large palette de coureurs. C’est même, selon moi, l’un de ses plus grands atouts : elle ne s’enferme pas dans un usage trop spécifique. Elle sait tout faire, ou presque, et elle le fait bien.

Un modèle adapté à différents niveaux

Que vous soyez un coureur régulier, un coureur confirmé en quête de performances, ou même un coureur en progression, la Speed 5 peut parfaitement trouver sa place dans votre rotation. Bien sûr, elle révèlera tout son potentiel chez les profils un peu dynamiques, ceux qui aiment les allures tempo, les seuils, ou les footings actifs. Mais pas besoin de courir à 3’45/km pour l’apprécier.

Un de mes amis, qui court le 10 km en 46 minutes, a adopté la Speed 4 pour toutes ses séances de qualité. Après lui avoir prêté la Speed 5, il m’a dit qu’il n’avait jamais eu une chaussure aussi « motivante ». Comme quoi, l’accessibilité ne dépend pas uniquement du chrono.

Daily trainer rapide ou chaussure de séance ciblée ?

La grande question : peut-on l’utiliser tous les jours ?

Je dirais oui, mais avec nuance. Si vous avez une foulée efficace et que vous aimez les sensations dynamiques, la Speed 5 peut faire office de daily trainer rapide. Elle encaisse bien les kilomètres, reste confortable sur la durée et vous pousse à garder une foulée active.

Mais si vous avez besoin d’une chaussure plus douce pour la récupération ou les footings très lents, elle pourrait manquer un peu de moelleux ou de souplesse. Dans ce cas, je recommande de l’alterner avec un modèle plus amorti, comme la Saucony Ride, la Novablast 5 ou la New Balance 1080.

Une très bonne complémentaire dans une rotation

La Speed 5 est aussi idéale en complément d’autres chaussures plus spécialisées. Par exemple :

• Avec une Endorphin Pro 4 pour les compétitions ou les séances très spécifiques. Vous aurez des sensations proches, mais avec une plaque carbone plus rigide et un effet de propulsion renforcé.
• Avec une Novablast 5 ou une Asics Superblast pour les longues sorties lentes ou les footings de récupération. Ces modèles plus moelleux équilibrent bien l’approche plus dynamique de la Speed 5.

Mon conseil : si vous ne devez garder qu’une seule paire pour vos entraînements de qualité, et même quelques compétitions, la Speed 5 fait office de valeur sûre. Elle ne cherche pas à en faire trop, mais elle coche énormément de cases.

Saucony Endorphin Speed 5 vs concurrence

La Saucony Endorphin Speed 5 se positionne dans une catégorie très concurrentielle : celle des chaussures d’entraînement rapide à plaque. Pour vous aider à mieux cerner son positionnement, voici un comparatif avec quelques modèles populaires que j’ai pu tester ces derniers mois.

Saucony Endorphin Speed 5 vs Saucony Endorphin Pro 4

La Endorphin Pro 4 est clairement orientée compétition. Elle est plus rigide, plus explosive, avec une plaque carbone et une sensation de propulsion plus marquée. Si vous cherchez la performance pure sur 10 km, semi ou marathon, c’est la Pro qu’il vous faut.
La Speed 5, elle, est plus polyvalente et plus confortable. Elle conviendra mieux à l’entraînement et aux courses où vous privilégiez le confort et la régularité.

Pro 4 pour la course, Speed 5 pour l’entraînement (et plus si affinités).

Saucony Endorphin Speed 5 vs Nike ZoomX Vaporfly Next% 3

La Vaporfly est une fusée. Ultra légère, ultra dynamique, mais aussi plus instable et moins durable. Elle demande une foulée maîtrisée et un bon gainage, surtout à allure modérée.
La Speed 5, plus tolérante et plus stable, s’adresse à un public plus large. Elle ne rivalise pas en explosivité, mais gagne haut la main en confort et en facilité d’utilisation.

Vaporfly pour le chrono à tout prix, Speed 5 pour s’entraîner sérieusement sans se crisper.

Saucony Endorphin Speed 5 vs Asics Novablast 5

La Novablast 5 est une chaussure très populaire pour les footings dynamiques. Moins orientée performance pure, elle offre un amorti moelleux et un bon rebond, mais reste moins stable et précise que la Speed 5.
J’alterne souvent les deux : Novablast pour les récup’ ou les jours « jambes lourdes », Speed 5 pour les jours où je veux mettre un peu de rythme.

Novablast pour le confort quotidien, Speed 5 pour les séances qui bougent.

Saucony Endorphin Speed 5 vs Adidas Adizero Boston 13

La Boston 13 joue dans la même cour que la Speed 5, avec un profil proche : plaque (Energy Rods), mousse réactive, usage hybride. Mais je l’ai trouvée un peu plus rigide et moins fluide dans les transitions. Elle reste un bon choix, mais demande un peu plus de force dans la foulée.

Boston pour les coureurs puissants, Speed 5 pour ceux qui cherchent une transition plus naturelle.