Vous avez sûrement déjà entendu parler du fractionné, ce fameux entraînement qui fait grimacer les coureurs… mais qui fait aussi progresser à vitesse grand V. Personnellement, c’est l’un des types de séances que je trouve les plus efficaces — et aussi les plus gratifiantes. Sur le moment, on souffle fort, on transpire, on doute parfois… mais à l’arrivée, les résultats sont bien là.
Parmi toutes les formes de fractionné, celui qu’on pratique sur piste a une place à part. Pourquoi ? Parce qu’il offre un cadre parfait pour travailler avec précision. Pas besoin de GPS ni de calculs compliqués : la piste vous donne des repères clairs, une surface régulière, et surtout, la possibilité de vous concentrer à 100 % sur vos sensations et votre rythme. Elle a aussi ce petit côté “jeu de l’effort” que j’adore — chaque tour devient un défi, chaque portion rapide une micro-victoire.
Dans cet article, je vous propose de découvrir 7 séances de fractionné sur piste que je considère comme incontournables. Certaines sont simples à mettre en place, d’autres un peu plus techniques, mais toutes vous aideront à progresser, que vous prépariez un 5 km, un semi-marathon ou simplement à améliorer votre forme.
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7 séances de fractionnées pour s’améliorer en course à pied
Séance | Objectif principal | Format type | Niveau recommandé |
---|---|---|---|
15/15 | Relancer en douceur, reprise | 2 à 3 x 10-15 x (15″ rapide / 15″ récup) | Débutant / Reprise |
30/30 | Développer la VMA | 2 à 3 x 8 à 12 x (30″ rapide / 30″ trot) | Débutant à confirmé |
200 m répétés | Travailler la foulée et le relâchement | 10 à 15 x 200 m à allure 5 km, récup 100-200 m | Intermédiaire |
400 m fractionnés | Endurance à haute intensité | 8 à 12 x 400 m à allure 5 km, récup 1′ à 1’30 | Intermédiaire à confirmé |
Fractionné long (1000 à 3000 m) | Travailler le seuil et l’endurance spécifique | 3 à 5 x 1000 m ou 2 x 3000 m à allure seuil | Intermédiaire à confirmé |
Pyramide | Multi-allures et gestion d’effort | 200-400-600-800-600-400-200 m | Tout niveau (adaptable) |
Fartlek structuré | Jouer avec les allures, plaisir & relance | Ex : 1’/1′, 2’/2′, 3’/3′ x 3 | Tout niveau |
Pourquoi faire du fractionné sur piste ?
Si vous courez régulièrement et que vous cherchez à progresser, vous avez tout intérêt à intégrer des séances de fractionné dans votre routine. Et la piste d’athlétisme est l’endroit idéal pour ça. Je vous explique pourquoi.
Des bénéfices physiologiques concrets
Le fractionné est sans doute l’un des moyens les plus efficaces pour améliorer vos capacités physiques. En alternant des efforts courts et intenses avec des phases de récupération, on stimule plusieurs aspects essentiels de la performance :
- La VMA (vitesse maximale aérobie) : c’est la vitesse à laquelle votre consommation d’oxygène atteint son maximum. Travailler proche de cette limite permet de l’augmenter, ce qui se traduit directement par une meilleure vitesse de course sur des distances variées.
- La VO2 max : c’est un indicateur de votre capacité cardio-respiratoire. Le fractionné, en sollicitant fortement le système aérobie, contribue à l’augmenter.
- Le seuil anaérobie : vous apprenez à courir plus longtemps à des allures soutenues sans accumuler trop de fatigue, ce qui est crucial sur 10 km, semi ou marathon.
- La foulée et l’économie de course : sur piste, vous êtes plus concentré sur votre technique. Répéter les efforts courts permet aussi de renforcer votre gestuelle, votre coordination, et d’ancrer une foulée plus fluide.
En résumé : vous courez plus vite, plus longtemps, et de façon plus efficace.
Pourquoi la piste est votre meilleure alliée
J’ai toujours aimé la piste pour sa simplicité. Chaque tour fait 400 mètres, pas besoin de regarder sa montre sans arrêt. Vous savez où vous en êtes à chaque instant, et ça rend les séances à la fois précises et motivantes.
La surface, généralement en tartan, est souple mais stable : elle réduit les impacts par rapport à la route, tout en offrant une excellente accroche. C’est idéal pour pousser un peu sans risquer de se blesser.
Autre avantage : la régularité. Pas de trottoirs, pas de feux rouges, pas de dénivelé. Vous pouvez vraiment vous concentrer sur l’intensité de votre effort, votre allure, votre respiration. Et ça, c’est précieux.
Un entraînement accessible à tous
Contrairement à ce que beaucoup pensent, le fractionné sur piste n’est pas réservé aux athlètes ou aux coureurs expérimentés. Bien au contraire.
Si vous débutez, c’est même un excellent moyen de vous familiariser avec les changements d’allure sans aller trop loin ni trop vite. On peut adapter les distances, les temps d’effort, les récupérations… tout est modulable.
Et si vous courez déjà depuis un moment, c’est l’outil parfait pour sortir de votre zone de confort, progresser sur vos allures spécifiques (5 km, 10 km, etc.), ou peaufiner une préparation course.
Les 7 séances de fractionné sur piste à connaître
Passons maintenant aux choses concrètes : les séances. J’en ai sélectionné sept, que j’utilise régulièrement moi-même ou que je recommande à mes élèves. Elles sont simples à mettre en place, très efficaces, et surtout adaptables à votre niveau. On commence avec les bases.
1. Le 15/15 – Pour débuter en douceur
C’est souvent par cette séance que je recommande de commencer, surtout après une coupure ou si vous découvrez le fractionné. Le principe : alterner 15 secondes de course rapide et 15 secondes de récupération active (en trottinant ou marchant).
Ce format très court limite le risque de blessure tout en réveillant efficacement le cardio et les muscles.
Exemple de séance :
- Échauffement : 15 minutes en endurance + quelques gammes (montées de genoux, talons-fesses…)
- 2 à 3 séries de 10 à 15 x (15” rapide / 15” récupération)
- Récupération de 2 minutes entre les séries
- Retour au calme : 10 minutes de footing léger
Conseil : ne cherchez pas à sprinter, restez autour de 90-100 % de votre VMA. Ce qui compte ici, c’est la régularité et la sensation de relance.
Le 30/30 – Classique et redoutablement efficace
Une fois que vous avez l’habitude du 15/15, vous pouvez passer au format 30/30. C’est un grand classique du fractionné court, parfait pour développer votre VMA et renforcer votre capacité à maintenir un effort intense.
Le format reste simple : 30 secondes rapides, puis 30 secondes de récupération active.
Exemple de progression :
- Débutants : 2 x 8 x (30” rapide / 30” trot)
- Confirmés : jusqu’à 3 x 10 ou 12 répétitions
- Récupération entre les séries : 2 à 3 minutes
Astuce : vous pouvez utiliser les plots de la piste pour caler les distances : un 30” rapide correspond souvent à 150-180 m selon votre niveau.
3. Le 200 m répété – Rythme et relâchement
Le 200 m, c’est un format que j’apprécie particulièrement car il vous oblige à travailler la précision de votre rythme tout en gardant une foulée relâchée.
Sur piste, c’est très simple à gérer : un demi-tour à allure rapide, suivi d’un trot léger sur 100 à 200 m.
Exemple de séance :
- 10 à 15 x 200 m à allure 5 km ou légèrement plus rapide
- Récupération : 1 minute en footing entre chaque répétition
Objectif : rester fluide, même à haute intensité. Plus que la vitesse pure, visez une foulée légère et régulière.
Les 400 m fractionnés – Le grand classique
Ah, le fameux 400 m ! C’est un passage obligé pour de nombreux coureurs. Il permet de travailler à la fois la VMA et l’endurance spécifique, notamment pour les formats 5 ou 10 km.
Sur une piste, c’est un tour complet, ce qui rend les repères très simples à gérer.
Deux formats intéressants :
- Format fixe : 8 à 12 x 400 m à allure 5 km avec 1’ à 1’30 de récupération
- Format pyramide : 200 m – 400 m – 600 m – 800 m – 600 m – 400 m – 200 m (avec récup équivalente à la moitié du temps d’effort)
Mon conseil : ne partez pas trop vite sur les premiers tours. La difficulté monte vite avec la répétition. Gardez un peu de jus pour finir fort.
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Le fractionné long (1000 à 3000 m) – Pour le seuil
Si vous préparez un semi-marathon ou un marathon, cette séance est un incontournable. On entre ici dans ce qu’on appelle le fractionné long, souvent couru à l’allure seuil : c’est une allure soutenue mais que vous pouvez maintenir sur plusieurs kilomètres sans exploser.
Ce type de séance vous apprend à résister à la fatigue, à améliorer votre endurance spécifique, mais aussi à rester concentré sur un effort prolongé. Autant dire que le mental joue autant que les jambes ici !
Exemple de séance :
- 3 à 5 x 1000 m à allure semi avec 1’30 à 2’ de récupération
- Pour les plus expérimentés : 2 x 3000 m ou 3 x 2000 m à allure marathon, récup 2 à 3 minutes
Mon conseil : tenez un rythme régulier. L’objectif n’est pas d’aller le plus vite possible, mais de rester proche de votre allure course sur une durée maîtrisée.
La séance pyramide – Varier pour progresser
La pyramide, c’est une de mes séances préférées. Pourquoi ? Parce qu’elle casse la monotonie, oblige à changer de rythme, et permet de travailler plusieurs zones d’intensité dans une seule séance. C’est excellent pour progresser tout en gardant un certain plaisir.
L’idée est simple : on enchaîne des efforts de durées (ou distances) croissantes, puis décroissantes, avec des récupérations adaptées.
Exemple de pyramide classique :
- 200 m – 400 m – 600 m – 800 m – 600 m – 400 m – 200 m
- Récupération : 1 minute entre les blocs courts, jusqu’à 2 minutes sur les plus longs
Astuce : adaptez les allures. Plus c’est court, plus vous pouvez accélérer. À l’inverse, sur les 800 m, restez plus proche de votre allure 10 km.
Le fartlek structuré sur piste – La liberté maîtrisée
Enfin, si vous avez envie de vous faire plaisir tout en bossant sérieusement, le fartlek structuré est une excellente option. Le mot vient du suédois et signifie “jeu de vitesse” — ça résume bien le concept !
Sur piste, il devient une sorte de fractionné libre mais organisé, où vous variez les allures sans suivre un schéma trop rigide.
Quelques idées de formats :
- 3 x (1 min rapide / 1 min lent + 2 min rapide / 2 min lent + 3 min rapide / 3 min lent)
- 20 minutes en alternant 1 tour rapide / 1 tour lent
Ce que j’aime avec le fartlek, c’est qu’il développe autant la vitesse que la capacité à relancer, et qu’il s’adapte à votre forme du jour. On sort du cadre rigide tout en restant efficace.
Ces sept séances couvrent un large éventail d’objectifs et de sensations. Que vous soyez en pleine préparation d’un 5 km ou d’un marathon, vous y trouverez forcément de quoi booster vos performances… tout en gardant du plaisir à l’entraînement.
Conseils pratiques pour vos séances sur piste
Maintenant que vous avez une bonne idée des séances à réaliser, parlons de la manière de les aborder. Un bon entraînement ne se résume pas à « courir vite », surtout quand on veut éviter les blessures et progresser durablement. Voici quelques conseils que j’applique à chaque fois que je pose les pieds sur la piste.
Échauffement et retour au calme : indispensables !
Je le dis souvent, et je le répète ici : ne zappez jamais l’échauffement. Même si vous êtes pressé, même si la séance vous paraît “courte”. Un corps bien préparé réagit mieux à l’effort… et récupère plus vite après.
Sur piste, je recommande :
- 15 à 20 minutes de footing léger
- Quelques gammes de course (talons-fesses, montées de genoux, foulées bondissantes)
- 2 à 3 lignes droites progressives pour réveiller la foulée
Et à la fin ? Prenez 5 à 10 minutes pour trottiner tranquillement et faire redescendre le cardio. Ajoutez quelques étirements dynamiques si vous en ressentez le besoin.
Où se placer sur la piste ? (et comment gérer les couloirs)
Sur une piste d’athlétisme, le couloir 1 est celui qu’on utilise le plus souvent pour les séances chronométrées, car il mesure précisément 400 mètres. C’est celui qui vous donne les repères les plus fiables pour les distances courtes.
Mais attention : s’il y a d’autres coureurs présents, n’hésitez pas à partager les couloirs intelligemment.
Par exemple :
- Couloir 1 pour ceux qui courent vite ou font leurs fractions
- Couloir 2 ou plus pour le footing ou la récup
Pensez à regarder autour de vous avant de déboîter ou de ralentir, un peu comme sur la route. La piste, c’est un espace partagé
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À quelle fréquence faire ces séances ?
C’est une question qu’on me pose souvent. La réponse dépend de votre niveau et de vos objectifs, mais voici un repère simple :
- Débutants/intermédiaires : 1 séance de fractionné par semaine, c’est largement suffisant.
- Confirmés : vous pouvez monter à 2 séances spécifiques (ex : 1 courte + 1 longue) si vous récupérez bien.
Le reste du temps, privilégiez les footings en endurance fondamentale, les sorties longues et éventuellement du renforcement musculaire. N’oubliez pas que c’est dans la récupération que le corps devient plus fort.
Récupération active ou passive ? Bien gérer les transitions
Entre deux fractions, faut-il marcher, trottiner, ou s’arrêter ? Tout dépend du type de séance.
- Sur les formats courts et explosifs (200 m, 30/30, etc.), une récupération active en trottinant est idéale. Elle maintient une légère sollicitation tout en aidant à éliminer les lactates.
- Sur des séances longues ou très intenses, il peut être intéressant d’alterner avec des récupérations passives (marche ou arrêt), notamment si l’objectif est de maintenir une qualité d’effort maximale sur les fractions suivantes.
Écoutez-vous. Si votre fréquence cardiaque reste trop haute ou que vous sentez que vous ne récupérez pas bien, adaptez. Mieux vaut lever un peu le pied et finir proprement que de bâcler les dernières répétitions.
En appliquant ces quelques conseils, vos séances sur piste deviendront non seulement plus efficaces, mais aussi plus agréables. Et c’est là qu’on commence vraiment à prendre du plaisir… même dans l’effort intense !