Test et avis Suunto Race 2 : Précision, autonomie et cartographie

Depuis plus de dix ans que je teste des montres GPS, j’ai vu le marché évoluer à une vitesse folle. Entre les modèles qui se contentaient autrefois de suivre le temps et la distance, et les véritables ordinateurs de poignet que nous avons aujourd’hui, l’écart est immense. Dans ce contexte, Suunto n’a pas toujours été la marque la plus réactive face à Garmin ou Coros, mais elle a su conserver une identité forte : précision, fiabilité et orientation outdoor.

Avec la Suunto Race 2, la marque finlandaise franchit un nouveau cap. Cette montre promet d’améliorer ce qui manquait à la première version : fluidité, confort, cartographie et précision des capteurs. À première vue, elle se veut autant un outil pour les traileurs et les ultra-runners qu’un compagnon quotidien pour les sportifs exigeants.

Dans cet article, je vais partager avec vous mon avis détaillé sur la Suunto Race 2. Mon objectif est simple : vous aider à savoir si cette montre correspond à vos besoins, que vous soyez coureur de marathon, amateur de trail ou passionné de longues sorties en montagne.

Design et première impression de la Suunto Race 2

Dès que j’ai pris la Suunto Race 2 en main, j’ai remarqué le travail réalisé sur le boîtier. Plus fin et plus léger que la première Race, il se décline en deux versions : acier (76 g) et titane (65 g). Cette différence de poids peut sembler minime, mais en course longue, quelques grammes en moins sur le poignet font une vraie différence.

L’écran est sans doute l’élément le plus marquant. Suunto a opté pour une dalle AMOLED LTPO ultra-lumineuse, capable d’atteindre 2000 nits. Concrètement, même en plein soleil d’été, les données restent parfaitement lisibles. La vitre en saphir ajoute une belle résistance aux rayures, un détail appréciable si, comme moi, vous avez tendance à frôler les branches et rochers en forêt ou en montagne.

Côté ergonomie, la montre gagne en modernité avec une nouvelle molette plus fluide et trois boutons bien dimensionnés. L’utilisation alterne entre tactile et commandes physiques, ce qui évite les frustrations en plein effort.

Par exemple, lors d’une séance de fractionné avec les mains moites, je n’ai eu aucun souci à naviguer dans les menus grâce aux boutons.

Au poignet, la Race 2 trouve un bon équilibre. Ni trop massive, ni trop discrète, elle convient aussi bien à un usage sportif qu’au quotidien. Je la porte volontiers comme montre de tous les jours, ce qui n’était pas le cas avec certains modèles plus épais. Pour ceux qui hésitent entre design et performance, Suunto réussit ici à concilier les deux.

Écran et interface

L’un des premiers atouts visibles de la Suunto Race 2, c’est son écran agrandi. Avec 38 mm d’affichage, il offre une surface de lecture plus confortable que son aînée. Les chiffres sont nets, les graphiques plus détaillés, et je dois dire que sur une sortie longue en montagne, j’ai vraiment apprécié de ne pas avoir à plisser les yeux pour lire mon allure ou le profil d’élévation.

En conditions de luminosité extrêmes, la montre se montre très convaincante. Sous un soleil écrasant en plein été, l’écran reste parfaitement lisible grâce à ses 2000 nits. À l’inverse, en sortie nocturne avec une lampe frontale, la luminosité s’adapte sans éblouir. C’est un vrai plus pour ceux qui, comme moi, aiment alterner entre sorties matinales et séances en soirée.

Côté interaction, Suunto a trouvé un bon compromis : la navigation tactile pour le quotidien et la molette (accompagnée de boutons) pour les efforts intenses. Ce système hybride m’a permis de rester concentré pendant mes séances de fractionné, sans m’énerver sur un écran tactile qui ne répond pas toujours aux doigts moites ou sous la pluie.

Enfin, la grande question : la fluidité de l’interface. C’était l’un des points faibles de certaines générations précédentes. Sur la Race 2, je trouve que Suunto a vraiment franchi un cap. Les menus défilent sans ralentissements, les widgets s’ouvrent rapidement, et l’expérience globale est plus agréable. On sent que la marque a voulu se rapprocher des standards fixés par Garmin ou Coros, et honnêtement, l’écart est en grande partie comblé.

Capteurs et précision

Suunto a complètement revu l’équipement interne de la Race 2, et cela se ressent dès les premières sorties. Le nouveau cardio optique est bien plus fiable que sur les générations précédentes. Sur mes footings en endurance fondamentale, la courbe est restée stable et cohérente avec celle de ma ceinture thoracique Polar H10.

Côté localisation, la puce GPS double fréquence change vraiment la donne. En ville, au milieu d’immeubles hauts, la trace est restée propre, sans zigzags exagérés. En forêt dense, j’ai comparé avec une Garmin Forerunner 965 et la différence était minime. Et sur un parcours de trail en montagne, la montre a parfaitement collé à l’itinéraire prévu, même dans les zones encaissées. Cette fiabilité rassure, surtout quand on s’aventure en terrain inconnu.

L’altimètre barométrique fait également partie des points forts. Sur une sortie de 1000 m de dénivelé positif, la différence avec les données de mon application Strava était quasi nulle. C’est appréciable pour les trailers, car un altimètre précis permet non seulement de suivre son effort, mais aussi d’anticiper les montées et descentes avec plus de sérénité.

Enfin, la Race 2 intègre le suivi SpO₂ (saturation en oxygène) et la variabilité de fréquence cardiaque (VFC). Le SpO₂ reste surtout utile en montagne pour surveiller l’acclimatation à l’altitude, tandis que la VFC donne une bonne idée de la récupération et de l’état de fatigue. J’ai trouvé ces données intéressantes à consulter au réveil, même si je les prends toujours comme des indicateurs complémentaires plutôt que des vérités absolues.

Fonctions sportives et suivi d’entraînement

Avec plus de 115 profils sportifs, la Suunto Race 2 se montre particulièrement polyvalente. Que vous soyez coureur, cycliste, nageur ou adepte de sports outdoor, vous trouverez facilement un mode adapté. La plupart de ces profils peuvent être personnalisés, même si certains restent assez génériques et manquent de métriques spécifiques.

Course à pied : puissance et précision

En running, la Race 2 intègre la puissance de course directement au poignet, sans capteur externe. J’ai trouvé cette donnée intéressante pour ajuster mes efforts en montée, surtout lors d’un 10 km vallonné où ma vitesse n’était pas un bon indicateur. Pour le fractionné, la montre gère bien les intervalles programmés et affiche clairement allure, FC et puissance. En revanche, pour les séances très pointues, j’aurais aimé davantage de flexibilité dans la création de séances complexes.

Trail et outdoor : pensée pour l’aventure

C’est clairement sur le terrain du trail que la Race 2 s’illustre. Le nouvel outil ClimbGuidance V2 permet d’anticiper les montées et d’ajuster son effort, une fonction que j’ai testée sur un trail de 25 km avec plusieurs bosses raides. Plutôt que de me fier uniquement au dénivelé cumulé, j’ai pu gérer chaque montée de manière plus rationnelle. Combiné à la cartographie et aux alertes de navigation, c’est un vrai atout pour les longues sorties en montagne.

Cyclisme, natation et triathlon : efficace mais perfectible

En cyclisme, la montre s’appuie sur les capteurs externes pour enrichir les données (puissance, cadence). J’ai apprécié la stabilité du GPS pour suivre mes parcours, même si l’absence de métriques avancées limite un peu l’analyse.

En natation, le comptage des longueurs et l’allure moyenne sont fiables, mais certains concurrents vont plus loin avec l’analyse technique. Enfin, en triathlon, la Race 2 propose un profil dédié qui enchaîne les disciplines, pratique pour les transitions, mais encore assez basique si vous préparez l’Ironman de votre vie.

Entraînements programmés et écosystème

La programmation d’entraînements est simple et claire, avec la possibilité de définir des intervalles, zones d’intensité et objectifs. L’écosystème Suunto, via l’application mobile, s’intègre correctement à des plateformes comme Strava ou TrainingPeaks, ce qui facilite l’analyse et le suivi.

Navigation et cartographie

L’un des grands atouts de la Suunto Race 2, c’est sans conteste sa cartographie embarquée. Avec ses 32 Go de stockage, elle permet de télécharger facilement des cartes complètes via le Wi-Fi, sans passer par un ordinateur. J’ai trouvé ce point très pratique : avant un week-end trail en montagne, j’ai pu charger en quelques minutes la carte de la région directement depuis mon salon.

Les cartes s’appuient sur OpenStreetMap, ce qui assure un bon niveau de détails : sentiers, courbes de niveau, routes principales et points d’eau sont bien visibles. L’écran AMOLED rend la lecture agréable, même en courant. Je me suis surpris à consulter la carte sans m’arrêter, ce que je n’aurais jamais osé avec un écran plus terne.

Côté fonctionnalités, Suunto propose plusieurs outils utiles :

• La navigation turn-by-turn avec alertes pour chaque changement de direction.
• Le Snap-to-route, qui “corrige” légèrement la trace GPS pour vous maintenir sur l’itinéraire prévu, idéal quand le signal est perturbé en forêt ou en zone urbaine.
• La gestion des points d’intérêt (POI), pratique pour marquer une source d’eau, un refuge ou un point de rendez-vous.

Sur le terrain, j’ai testé la Race 2 face à une Garmin Fenix 7 Pro et une Coros Vertix 2. Garmin reste imbattable en richesse de cartographie et options de navigation avancées (relief en 3D, données topographiques plus poussées). Coros offre aussi un affichage clair et une autonomie légèrement supérieure en navigation. Mais Suunto a trouvé un bon équilibre : la cartographie est fluide, lisible, et largement suffisante pour la majorité des traileurs et randonneurs.

En pratique, la Race 2 rend la navigation bien plus sereine. Sur un trail inconnu en terrain escarpé, je n’ai jamais eu la crainte de me tromper de chemin. Et c’est exactement ce qu’on attend d’une montre outdoor.

Autonomie et gestion de la batterie

L’autonomie est souvent le critère décisif pour choisir une montre GPS, surtout quand on prépare des ultras ou des sorties longues en montagne. La Suunto Race 2 propose plusieurs modes de batterie adaptés à différents usages :

• Performance : précision maximale avec GPS double fréquence, environ 55 heures annoncées.
• Endurance : GPS optimisé, autonomie portée à 70–80 heures.
• Ultra : suivi allégé, jusqu’à 90 heures.
• Tour : enregistrement minimal, conçu pour les expéditions, avec plusieurs jours d’autonomie.

Dans la pratique, mes tests montrent que ces chiffres sont réalistes. Lors d’un week-end avec deux sorties trail de 3 h en double fréquence, la batterie n’avait perdu qu’un peu plus de 20 %. Sur une randonnée de 8 h en mode Endurance avec cartographie activée, j’ai terminé avec encore 60 % de batterie. Ces résultats confirment que la montre tient ses promesses, même si l’usage intensif de l’écran Always On réduit logiquement la durée.

En usage quotidien, la Suunto Race 2 tient environ 12 jours sans recharge, avec suivi du sommeil, notifications et cardio optique activés en continu. Pour ma part, je recharge en moyenne une fois par semaine, ce qui est confortable même si vous utilisez la montre tous les jours pour vos entraînements.

Suivi quotidien et fonctions connectées

La Suunto Race 2 ne se limite pas aux entraînements : elle propose également un suivi quotidien complet. La montre enregistre le sommeil, suit votre récupération et affiche vos ressources, un indicateur qui reflète votre niveau d’énergie et votre état de fatigue.

Personnellement, j’ai trouvé ces données très utiles pour ajuster mes séances. Après une sortie longue avec beaucoup de dénivelé, j’ai pu constater que mes ressources étaient plus basses, ce qui m’a incité à privilégier une récupération active le lendemain plutôt qu’un entraînement intense.

Côté connectivité, la Race 2 vous permet de recevoir vos notifications smartphone directement au poignet et de contrôler votre musique. J’ai testé cette fonctionnalité pendant un footing urbain : pouvoir changer de morceau sans sortir le téléphone de la poche est un vrai confort.

Toutefois, certaines fonctions “smart” restent absentes. Il n’y a pas de paiement sans contact, et la musique offline n’est pas gérée. Si vous cherchez une montre qui remplace complètement votre smartphone pour certaines tâches quotidiennes, il faudra vous tourner vers d’autres modèles.

La Race 2 reste avant tout une montre orientée sport. Son suivi quotidien et ses fonctions connectées sont suffisamment pratiques pour accompagner votre vie active, mais elles ne concurrencent pas encore les montres connectées généralistes sur le plan des gadgets et des services annexes.

Les points forts et points faibles de la Suunto Race 2

Après plusieurs semaines à tester la Suunto Race 2, j’ai pu identifier clairement ses forces et ses faiblesses. Voici mon analyse détaillée.

Les points forts

Précision GPS et capteurs grandement améliorée

C’est sans doute l’un des plus gros progrès par rapport à la première Race. Le GPS double fréquence tient la route même en forêt dense ou en zones urbaines encombrées. J’ai comparé mes traces avec celles d’une Garmin Forerunner 965 et d’une Coros Vertix 2 : la Race 2 s’en sort très bien, avec très peu de déviation. Le cardio optique est également plus stable et fidèle, surtout en endurance, ce qui permet de se fier à ses métriques sans dépendre systématiquement d’une ceinture.

Écran AMOLED très lisible

L’écran agrandi et lumineux rend l’affichage agréable dans toutes les conditions. Que vous couriez en plein soleil ou de nuit, vous pouvez consulter vos données sans difficulté. Pour mes sorties trail matinales avec lampe frontale, je n’ai jamais été gêné par l’éblouissement ou l’obscurité, ce qui renforce le confort d’utilisation.

Cartographie complète et pratique

La possibilité de télécharger des cartes OpenStreetMap directement via Wi-Fi est un vrai plus. Les fonctions de navigation comme le Snap-to-route ou les POI rendent la montre efficace sur le terrain. Lors de mes trails en montagne, je me suis senti en confiance, même sur des sentiers que je découvrais pour la première fois.

Autonomie solide même en double fréquence

La Race 2 tient ses promesses, même en mode GPS double fréquence. J’ai pu effectuer des sorties de 8 heures avec la cartographie activée et il restait encore assez de batterie pour la journée suivante. Pour les ultra-trails, c’est un gage de sérénité.

Interface plus fluide

Suunto a corrigé les lenteurs des anciens modèles. Les menus s’ouvrent rapidement, les widgets sont fluides et l’OS global est réactif. L’expérience utilisateur s’en trouve grandement améliorée, et la navigation entre les profils sportifs ou les cartes devient intuitive.

Points faibles

Personnalisation limitée

On ne peut pas créer de mode batterie personnalisé ni modifier certains profils sportifs en profondeur. Pour un utilisateur exigeant qui souhaite ajuster chaque paramètre, cela peut être frustrant.

Cardio optique encore perfectible en intensité

Bien que nettement amélioré, le cardio optique peut montrer quelques retards lors d’efforts très courts et intenses, comme les sprints ou les montées abruptes. Une ceinture reste donc préférable pour les entraînements très spécifiques.

Fonctions “connectées” encore en retrait face à Garmin

Pas de paiement sans contact, pas de musique offline et certaines fonctionnalités smart restent limitées. Si vous cherchez une montre qui remplace totalement votre smartphone pour certaines tâches, elle ne sera pas aussi complète que Garmin.

Pour qui est faite la Suunto Race 2 ?

La Suunto Race 2 est idéale pour les athlètes recherchant une montre robuste, précise et autonome, sans les fonctionnalités « smart » avancées. Elle convient parfaitement aux coureurs, traileurs et triathlètes qui privilégient la performance et la simplicité.

La Suunto Race 2 se distingue par sa fiabilité, son autonomie et sa simplicité d’utilisation. Si vous recherchez une montre axée sur la performance sportive, sans les distractions des fonctionnalités « smart », la Race 2 est un excellent choix. Cependant, si vous privilégiez des fonctionnalités connectées avancées ou une personnalisation poussée, d’autres modèles comme le Garmin Forerunner 965 ou le Coros Vertix 2 pourraient mieux répondre à vos attentes.