Test et avis Hoka Mafate 5 : la chaussure de trail parfaite pour l’ultra

Quand on connaît l’ADN de Hoka, on sait que la marque ne fait pas les choses à moitié. Avec la Mafate 5, elle s’adresse clairement aux traileurs qui cherchent une chaussure capable d’absorber les chocs sur la durée, tout en offrant une accroche solide même quand le terrain devient instable. Autrement dit, une alliée de choix pour les longues distances, les ultras ou les sorties en terrain technique.

J’ai eu l’occasion de la tester sur différents types de sentiers, du technique au terrain boueux en passant par des portions très caillouteuses. Et je peux vous dire que cette chaussure m’a réservé quelques bonnes surprises mais aussi deux ou trois points à nuancer selon votre profil.

Dans cet article, je vous partage mon avis détaillé sur la Mafate 5, en m’appuyant sur mes sensations en course, mes observations terrain, et mes expériences qui m’ont permis d’en tirer le meilleur (ou presque). Si vous hésitez à l’adopter pour votre prochain ultra ou votre saison de trail, ce test pourrait bien vous éclairer.

Présentation générale de la Hoka Mafate 5

Une chaussure pensée pour les terrains exigeants

La Hoka Mafate 5 n’est pas une chaussure de trail comme les autres. Dès les premiers kilomètres, on sent qu’elle a été développée pour affronter le pire du terrain : cailloux instables, boue collante, racines traîtresses ou encore dévers bien techniques. Elle s’adresse clairement aux traileurs qui évoluent sur des parcours engagés, avec du relief et des conditions changeantes.

Ce modèle vise surtout les amateurs de longues distances et d’ultra-trail, là où le confort, l’accroche et la stabilité doivent faire corps pendant plusieurs heures. Sa semelle massive, son amorti généreux et sa conception robuste en font une alliée de taille pour tous ceux qui aiment s’aventurer loin, longtemps et sans se poser trop de questions sur le type de terrain qu’ils vont rencontrer.

Je me souviens d’une sortie dans le massif de Belledonne, sur un tracé très technique avec des rochers humides et une météo capricieuse. La Mafate 5 m’a bluffé par son grip et son comportement en descente, même sur sol glissant. C’est dans ce genre de conditions qu’elle donne le meilleur d’elle-même.

Positionnement dans la gamme Hoka

Chez Hoka, la Mafate 5 se positionne clairement du côté des modèles robustes et ultra-confortables. Elle complète la gamme trail aux côtés de la Speedgoat 6 et de la Tecton X 2, mais avec une philosophie différente.

La Mafate 5 fait le lien entre confort maximal et sécurité sur terrain cassant. C’est la plus technique des trois, avec un amorti plus dense et une semelle extérieure pensée pour mordre le sol, même en conditions difficiles.

Si vous aimez les trails engagés, l’ultra en montagne, ou que vous cherchez une paire qui encaisse tout sans broncher, c’est clairement dans la Mafate 5 qu’il faut aller piocher.

Premières impressions à l’essayage

Avant même de poser un pied sur les sentiers, j’aime prendre un moment pour ressentir ce que la chaussure a à offrir dès l’essayage. C’est souvent là que se dessinent les premières affinités ou les premières déceptions. Avec la Hoka Mafate 5, le contact a été franchement positif dès le départ.

Confort immédiat

Dès que je l’ai enfilée, j’ai été surpris par le moelleux de l’amorti, sans cette sensation parfois « trop molle » qu’on peut ressentir chez certaines chaussures très généreuses. Ici, Hoka a trouvé un bon dosage entre confort et dynamisme. La semelle absorbe efficacement les chocs, mais reste assez ferme pour relancer proprement. Ce n’est pas une fusée de vitesse, mais elle ne donne jamais l’impression de s’enfoncer dans un coussin trop mou.

Ce que j’ai aussi beaucoup apprécié, c’est la toe box élargie. Pour ceux qui, comme moi, ont le pied un peu large ou qui gonfle après plusieurs heures de course, c’est un vrai soulagement. On sent que les orteils ont de la place pour s’exprimer, surtout en montée ou sur les appuis latéraux. En revanche, ce volume n’entrave pas le maintien général de la chaussure. Hoka a réussi à offrir de la liberté sans sacrifier la précision, un vrai point fort à mes yeux.

Fit et maintien

Côté ajustement, la Mafate 5 ne déçoit pas. Le verrouillage du talon est particulièrement réussi : le pied est bien calé, sans frottement ni flottement, ce qui évite les ampoules et les glissements en descente. La languette rembourrée et la tige bien structurée aident à sécuriser l’ensemble sans créer de points de pression.

J’ai trouvé le compromis entre maintien et liberté de mouvement très bien pensé. On est solidement tenu au niveau du médio-pied, tout en gardant une bonne souplesse à l’avant, ce qui permet d’avoir un appui naturel sur les terrains accidentés. Cela m’a été particulièrement utile lors d’une séance en terrain vallonné et technique en forêt, où les appuis changeants sont permanents.

Test terrain de la Hoka Mafate 5 : que vaut-elle vraiment ?

Tester une chaussure comme la Hoka Mafate 5 sur tapis ou en magasin ne révèle qu’une infime partie de son potentiel. C’est sur le terrain, là où les appuis sont fuyants, les montées raides, les descentes cassantes et les conditions changeantes, qu’on voit ce qu’elle a vraiment dans le ventre. J’ai donc emmené la paire sur plusieurs types de sentiers, parfois techniques, parfois bien humides et je dois dire que le résultat est solide.

Sur terrain technique

Sur les sentiers rocailleux, les portions en dévers ou les montées abruptes, la Mafate 5 se comporte comme une véritable chaussure de montagne. Elle accroche fort, encaisse les chocs et maintient le pied dans l’axe, même quand on fatigue. Les crampons de 5 mm associés à la semelle Vibram® Megagrip font un travail remarquable : on sent qu’on peut se lâcher un peu plus en descente sans avoir peur de glisser à la moindre pierre roulante.

Je l’ai particulièrement appréciée lors d’un passage très technique sur crête, avec des appuis instables et des franchissements de blocs. Là où d’autres modèles m’auraient forcé à ralentir ou à jouer la prudence, la Mafate 5 m’a permis de garder un rythme fluide, en confiance, même sur les sections délicates. On sent qu’elle est conçue pour ce type de terrain, avec une semelle qui lit bien le sol et une structure qui protège efficacement des aspérités.

En conditions humides / glissantes

Pas besoin d’attendre la pluie pour savoir si une chaussure tient la route dans la boue ou sur les rochers humides. Je l’ai testée après une semaine bien arrosée en forêt, sur des portions grasses et de la roche mouillée. Verdict ? L’adhérence est vraiment excellente. Le Vibram Megagrip fait une vraie différence dans ces conditions : pas de glissade surprise, même en relance ou en descente rapide.

Autre point à souligner : la chaussure gère très bien l’évacuation de l’eau. Lors d’un passage à gué, j’ai fini avec les pieds trempés, mais la Mafate 5 ne s’est pas transformée en éponge. L’eau s’est évacuée rapidement et le séchage a été relativement efficace, ce qui a permis d’éviter les ampoules ou frottements désagréables.

En ultra-distance

Sur une sortie longue de 42 km avec 2000 m de D+, j’ai vraiment pu juger de sa tenue dans la durée. Ce qui m’a marqué, c’est la stabilité constante, même après 4 heures de course. L’amorti conserve sa réactivité, le maintien reste bon, et surtout, aucune gêne ou ampoule n’est apparue, même avec des pieds un peu gonflés en fin de sortie.

La fatigue musculaire, notamment au niveau des mollets et des quadris, était aussi moins marquée que d’habitude. J’y vois là l’effet combiné de l’amorti protecteur et du bon déroulé de pied que propose la semelle. Pour les longues distances ou les ultras, c’est un atout indéniable : on peut avancer longtemps sans se battre avec la chaussure.

Les points forts de la Mafate 5

Une accroche exceptionnelle

C’est sans doute le point fort numéro un de cette Mafate 5. Sur sol meuble, rocailleux ou même détrempé, la semelle Vibram® Megagrip avec ses crampons de 5 mm assure une tenue au sol remarquable. On peut s’engager franchement dans les descentes ou les relances sans avoir cette appréhension de glisser. C’est un vrai gage de confiance, surtout en terrain technique ou humide.

Un amorti longue durée sans mollesse

Hoka est connue pour ses semelles généreuses, mais ici, l’équilibre est très bien trouvé. L’amorti reste dynamique, même après plusieurs heures de course. Pas d’effet « trampoline » trop mou ni de perte de soutien en fin de sortie. C’est un vrai confort de fond, idéal pour les ultras ou les longues sorties en montagne.

Une polyvalence et une robustesse au top

Ce modèle encaisse les chocs, les abrasions, les passages humides et les dévers sans broncher. La tige respirante mais solide, les renforts bien placés et les matériaux durables en font une chaussure fiable sur le long terme, même avec un usage intensif. Que ce soit sur un terrain technique alpin ou un sentier forestier gras, elle s’adapte.

Une stabilité rassurante

Même dans les descentes rapides ou les sentiers en dévers, la Mafate 5 maintient le pied bien centré. Le talon est verrouillé, le médio-pied bien tenu, et la largeur de la semelle offre une base stable. C’est un gros plus pour limiter les risques de torsion ou de perte d’équilibre, notamment en fin de course quand la concentration baisse.

Les points faibles de la Hoka Mafate 5

Un poids qui peut en freiner certains

Avec ses 330 g environ (homme), la Mafate 5 n’est pas une chaussure légère. Ce n’est pas un problème en soi sur les longues distances, où le confort prime. Mais pour les coureurs qui aiment les modèles plus minimalistes ou plus dynamiques, elle peut sembler un peu massive, surtout sur terrain roulant.

Un drop de 8 mm qui divise

Personnellement, je m’y suis rapidement adapté, mais si vous venez d’un modèle avec un drop plus faible (comme la Speedgoat ou certaines Altra), l’écart de hauteur talon/avant-pied peut demander un temps d’adaptation. Certains pourraient ressentir une gêne au niveau des mollets ou des tendons au départ.

Peu adaptée aux courtes distances

Enfin, si vous cherchez une chaussure pour des sorties de moins d’1h30 ou des trails rapides, la Mafate 5 n’est pas la plus réactive. Elle excelle sur le long, pas sur le fractionné. Les coureurs légers ou les adeptes de sensations au sol risquent de la trouver trop imposante pour leur pratique.

Pour quel profil de traileur ?

La Hoka Mafate 5 n’est pas une chaussure « passe-partout » au sens classique du terme. Elle a été conçue pour répondre à des exigences bien précises, et ça se ressent dès les premières foulées. Alors, à qui s’adresse-t-elle vraiment ?

Idéale pour les traileurs exigeants, amateurs de longues distances

Si vous êtes du genre à passer vos week-ends en montagne, à enchaîner les sorties longues sur terrain technique, ou à préparer un ultra-trail, cette paire est clairement faite pour vous. Elle combine amorti, protection et accroche, trois critères essentiels quand on passe plusieurs heures en terrain accidenté ou en altitude.

J’ai notamment trouvé la Mafate 5 parfaite lors d’une sortie de 6h sur un parcours exigeant avec des montées raides, de la roche humide et des descentes bien engagées. Dans ce genre de contexte, elle fait vraiment la différence : elle soulage les jambes tout en maintenant un bon niveau de performance, même après plusieurs heures d’effort.

Elle conviendra aussi très bien aux traileurs expérimentés qui recherchent une chaussure fiable pour les compétitions longues, ou pour sécuriser leurs entraînements en terrain engagé. Sa robustesse est un vrai plus si vous courez régulièrement en milieu montagnard ou forestier.

Moins adaptée pour les profils légers ou les sorties rapides

En revanche, si vous débutez en trail ou si vous courez surtout sur des sentiers roulants et peu techniques, la Mafate 5 risque de vous sembler surdimensionnée. Son poids et son drop de 8 mm peuvent surprendre les coureurs habitués à des sensations plus proches du sol.

Pour les courtes distances, les séances rapides ou les trails avec peu de dénivelé, je conseillerais plutôt un modèle plus léger et dynamique comme la Speedgoat 6 ou la Tecton X. Ces chaussures vous offriront un meilleur retour d’énergie et un déroulé plus fluide sur terrain peu technique.

Hoka Mafate 5 vs concurrence

Si vous hésitez entre plusieurs modèles Hoka pour votre pratique du trail, il peut être utile de comparer la Mafate 5 avec deux autres références populaires de la marque : la Speedgoat 6 et la Tecton X 2. Chacune a sa personnalité, et tout dépend de vos priorités.

Mafate 5 vs Speedgoat 6

La Speedgoat 6 est sans doute le modèle le plus connu de Hoka en trail. Elle est plus légère que la Mafate, plus dynamique, et un peu plus accessible pour une large gamme de traileurs. Je la trouve parfaite pour les distances intermédiaires (20 à 50 km), ou pour ceux qui veulent un bon mix entre confort et réactivité.

En revanche, la Mafate 5 prend clairement l’avantage sur les terrains plus techniques ou cassants. Sa semelle est plus protectrice, sa stabilité renforcée, et son accroche encore plus redoutable grâce aux crampons plus agressifs. Si je devais choisir entre les deux pour un ultra en montagne, je prendrais sans hésiter la Mafate.

Mafate 5 vs Tecton X 2

La Tecton X 2, quant à elle, joue dans un registre plus orienté performance. Elle est équipée de plaques carbone, ce qui en fait une chaussure très réactive, légère et rapide. Elle convient parfaitement pour les traileurs aguerris qui cherchent à optimiser leur vitesse sur des trails roulants ou légèrement techniques.

Face à elle, la Mafate 5 fait figure de chaussure de baroudeur : plus lourde, certes, mais bien plus protectrice. Là où la Tecton X 2 brillera sur un trail sec de 40 km, la Mafate 5 prendra l’ascendant sur un ultra en montagne avec de la boue, des cailloux et du dénivelé.