Si vous courez régulièrement, il y a de fortes chances que vous ayez déjà ressenti une douleur à l’avant du genou. Ce petit tiraillement juste derrière la rotule, souvent gênant en descente ou après une longue sortie, peut être le signe d’un syndrome fémoro-patellaire, aussi appelé syndrome rotulien.
J’y ai moi-même été confronté lors de ma préparation pour mon premier marathon. Au début, je pensais que ce n’était qu’une gêne passagère, un petit “mal de coureur” comme on en a souvent. Mais les douleurs sont devenues plus fréquentes jusqu’à m’obliger à ralentir sérieusement l’entraînement.
Ce syndrome, bien plus courant qu’on ne le pense, touche les coureurs de tous niveaux. La bonne nouvelle ? Il se soigne, et surtout, il se prévient. Le comprendre, c’est déjà faire un pas vers la reprise de vos sorties en toute sérénité.
Dans cet article, je vais vous aider à identifier les signes du syndrome fémoro-patellaire, à en comprendre les causes fréquentes chez nous, les coureurs, et à adopter les bons réflexes pour en sortir sans y laisser vos baskets.
A retenir
Le syndrome fémoro-patellaire est une douleur fréquente chez les coureurs, localisée à l’avant du genou, souvent liée à une surcharge d’entraînement, des déséquilibres musculaires ou des défauts de posture. Il se manifeste par des douleurs autour ou derrière la rotule, surtout à l’effort (course, escaliers, squats) et parfois au repos prolongé. Pour s’en débarrasser, il faut adapter ses entraînements (repos relatif), renforcer les muscles stabilisateurs (quadriceps, fessiers, tronc), et parfois utiliser une genouillère ou du taping en complément. La prévention passe par une progression douce, du renforcement régulier, une bonne technique de course, des chaussures adaptées et surtout l’écoute de ses sensations. Agir tôt permet de retrouver rapidement une pratique confortable et durable.
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Définition : qu’est-ce que le syndrome fémoro-patellaire ?
Une articulation clé, souvent mise à rude épreuve
Le genou est une articulation complexe, et la rotule (ou patella) y joue un rôle fondamental. Elle glisse dans une sorte de gouttière située à l’extrémité du fémur (on appelle ça la trochlée). À chaque pas, la rotule agit comme une poulie : elle améliore l’efficacité des muscles du quadriceps en répartissant les forces sur l’articulation.
Mais voilà, cette mécanique précise peut vite se dérégler, surtout chez les coureurs. Le syndrome fémoro-patellaire, c’est ce qui se passe quand cette articulation s’irrite. Plus concrètement, il s’agit d’une douleur provenant d’une mauvaise interaction entre la rotule et le fémur, liée à une inflammation du cartilage ou des tissus autour de l’articulation.
Une pathologie de surmenage, pas un “coup du sort”
Contrairement à une entorse ou à une chute, le syndrome fémoro-patellaire n’apparaît pas brutalement. Il s’installe doucement, souvent à cause de microtraumatismes répétés. C’est pourquoi on le classe parmi les blessures de surutilisation.
Dans mon cas, ce syndrome est apparu après une période d’entraînement un peu trop ambitieuse, sans vraie planification. Je passais de trois à cinq sorties par semaine, pensant “plus je cours, mieux je serai”. Résultat : douleur à chaque descente d’escalier et une grosse remise en question.
Pourquoi les coureurs sont si souvent touchés ?
La course à pied sollicite énormément l’articulation fémoro-patellaire, notamment lorsque le pied frappe le sol, que le genou fléchit ou lors des descentes. Or, si les muscles autour du genou (comme les quadriceps ou les fessiers) manquent de force ou d’équilibre, la rotule peut mal s’aligner dans sa trajectoire. Cela génère des frottements anormaux, sources d’inflammation.
De plus, certains gestes ou habitudes courantes chez les coureurs, comme augmenter trop vite le volume d’entraînement, négliger le renforcement musculaire, ou courir uniquement sur route dure, favorisent cette pathologie.
Alors non, ce n’est pas une fatalité réservée aux débutants. Même les coureurs expérimentés peuvent y passer, surtout s’ils négligent la prévention. Heureusement, il est tout à fait possible de s’en remettre et de continuer à courir, avec un genou plus serein !
Quels sont les symptômes ?
Une douleur bien localisée mais parfois trompeuse
Le principal signal d’alerte du syndrome fémoro-patellaire, c’est cette douleur diffuse à l’avant du genou, juste autour ou derrière la rotule. Elle peut être légère au départ, presque anodine, mais elle tend à s’intensifier si on continue à courir sans rien changer. Beaucoup de coureurs, moi y compris à l’époque, la prennent d’abord pour une petite gêne musculaire ou une “courbature post-séance”. Pourtant, elle n’a rien d’anodin.
Douleur à l’effort mais pas que
Ce qui caractérise cette douleur, c’est qu’elle apparaît surtout dans des situations précises :
- En courant, surtout sur de longues distances ou en descente.
- En descendant les escaliers, où le genou supporte plus de charge.
- Lors de mouvements en flexion, comme les squats ou les positions accroupies.
- Après une station assise prolongée, typiquement en voiture ou au bureau : on parle alors du “signe du cinéma”.
L’un de mes coureurs que j’accompagnais pour un semi-marathon m’a dit un jour : “C’est marrant, je sens mon genou seulement en marchant dans les escaliers, mais pas pendant les fractionnés.” C’est typique ! Le syndrome fémoro-patellaire ne se manifeste pas toujours de façon logique ou linéaire, ce qui peut le rendre difficile à identifier au départ.
Une sensation de craquement ou de gêne
En plus de la douleur, certains ressentent un craquement, un grincement ou une sensation de friction sous la rotule quand ils fléchissent le genou. Ce n’est pas forcément douloureux, mais ça peut devenir très désagréable et inquiétant. Pas de panique : ces sons sont souvent dus à des frottements au niveau du cartilage et ne signifient pas forcément qu’il y a des dégâts irréversibles.
Cas typiques chez les coureurs
Chez les coureurs, le tableau clinique est souvent le même :
- Gêne persistante dans la vie quotidienne (monter/descendre les escaliers, se relever d’une chaise).
- Douleur qui s’installe progressivement.
- Disparition de la douleur à l’échauffement, mais réapparition ensuite.
- Douleur plus marquée lors des sorties longues, des changements de rythme ou en terrain vallonné.
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Quelles sont les causes chez le coureur à pied ?
Comprendre l’origine du syndrome fémoro-patellaire, c’est déjà faire un pas vers sa guérison ou mieux encore, sa prévention. Dans ma pratique, j’ai vu de nombreux coureurs tomber dans les mêmes pièges, souvent sans s’en rendre compte. Voici les causes les plus fréquentes que je rencontre chez les passionnés de course à pied, du débutant au marathonien.
Une surcharge d’entraînement trop rapide
C’est probablement la cause numéro un. On est motivé, on veut progresser vite et on enchaîne les séances sans assez de récupération, ou on augmente le kilométrage de manière trop brutale. Résultat : l’articulation fémoro-patellaire n’a pas le temps de s’adapter à cette nouvelle charge.
J’en ai fait l’expérience à mes débuts, quand j’ai voulu intégrer des côtes et du fractionné dans la même semaine. Sur le papier, c’était un bon plan. Dans les faits, mon genou gauche a vite protesté.
Mon conseil : appliquez la règle des +10 % par semaine au maximum, et écoutez vos sensations. Mieux vaut une semaine plus “light” qu’un mois d’arrêt forcé.
Des faiblesses ou déséquilibres musculaires
On pense souvent que courir suffit à renforcer les jambes mais ce n’est pas si simple. Chez beaucoup de coureurs touchés par ce syndrome, on observe une faiblesse au niveau :
- des quadriceps, surtout le vaste interne, qui aide à bien centrer la rotule,
- des fessiers, qui stabilisent le bassin et guident l’alignement du genou,
- des muscles abducteurs, qui évitent l’affaissement de la hanche à chaque foulée.
Si ces muscles ne remplissent pas correctement leur rôle, la rotule peut être mal orientée, provoquant des frottements anormaux.
Une biomécanique perturbée
La course à pied repose sur une mécanique fine : chaque articulation doit fonctionner en harmonie avec les autres. Mais parfois, ça se dérègle. Une mauvaise stabilité du bassin, une foulée qui s’effondre vers l’intérieur, ou un mauvais alignement du genou lors de la pose du pied peuvent favoriser l’apparition du syndrome.
C’est souvent subtil. J’ai accompagné un coureur régulier qui souffrait de douleurs chroniques au genou. Après quelques tests, on a découvert que son bassin s’inclinait légèrement à chaque appui, sollicitant excessivement l’articulation fémoro-patellaire. Quelques exercices de gainage latéral et un travail de posture ont suffi à tout changer.
Des facteurs intrinsèques à ne pas négliger
Enfin, certains facteurs liés à votre morphologie ou à votre historique médical peuvent également entrer en jeu :
- Des jambes en X ou des pieds plats, qui modifient l’axe du genou,
- Une torsion naturelle du fémur ou du tibia,
- Des antécédents de blessures, notamment aux chevilles ou aux hanches,
- Un désalignement postural global.
Même si on ne peut pas agir directement sur ces paramètres, les connaître permet d’adapter son entraînement et sa prévention en conséquence.
Traitements et solutions
Bonne nouvelle : le syndrome fémoro-patellaire, bien qu’agaçant, se soigne dans la majorité des cas sans passer par la case chirurgie. L’essentiel est d’agir dès les premiers signes, avec une approche globale et progressive. Voici les solutions les plus efficaces que je recommande régulièrement aux coureurs que j’accompagne.
Repos relatif : ne pas tout arrêter, mais s’adapter
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’est pas toujours nécessaire d’arrêter complètement de courir. Ce qu’il faut, c’est adapter temporairement la charge d’entraînement :
- Réduisez le volume et la fréquence des sorties.
- Évitez les descentes, les séances de côtes ou les terrains trop durs.
- Favorisez des séances plus courtes, à allure modérée, sur terrain souple.
Lorsque mon genou m’a lâché en pleine prépa marathon, j’ai troqué deux séances sur trois par de l’elliptique et du renforcement musculaire. Le cardio restait là, et mes douleurs ont peu à peu disparu sans que je perde ma forme.
Rééducation : renforcer et réaligner
Le pilier central du traitement, c’est la rééducation musculaire ciblée. L’objectif ? Renforcer les muscles qui stabilisent le genou et le bassin, en particulier :
- le quadriceps (notamment le vaste médial),
- les fessiers (moyen et grand),
- les muscles du tronc (gainage fonctionnel).
Travailler sur la proprioception et l’alignement dynamique, pour mieux contrôler le mouvement du genou à chaque foulée.
Des exercices simples comme les squats en unilatéral, les montées de marche contrôlées, ou les planches latérales peuvent déjà faire une grande différence s’ils sont bien exécutés et réguliers.
Orthèses ou taping rotulien : soulager sans remplacer
Dans certains cas, une genouillère rotulienne ou un taping appliqué par un kiné peut soulager la douleur, en recentrant légèrement la rotule ou en déchargeant les tissus irrités.
Ce sont des solutions ponctuelles, utiles pour continuer à bouger sans aggraver la situation. Mais attention : elles ne remplacent jamais le renforcement ou la correction des causes profondes.
Cryothérapie, étirements, auto-massages : les alliés du quotidien
En complément, vous pouvez intégrer :
- de la glace après les séances, pour limiter l’inflammation (10 à 15 min, jamais directement sur la peau),
- des étirements doux, notamment des quadriceps, ischios et mollets,
- un travail d’auto-massage avec rouleau ou balle, en insistant sur les zones tendues autour de la hanche, de la cuisse et du genou.
Ce sont de petites routines, mais elles font une vraie différence sur le long terme. Personnellement, j’ai gardé l’habitude de faire 10 minutes de rouleau avant mes footings c’est devenu un rituel de prévention.
Quand consulter un professionnel ?
Si la douleur persiste malgré vos efforts, ou si elle s’intensifie, ne traînez pas. Un médecin du sport pourra poser un diagnostic précis (parfois à l’aide d’une imagerie), et un kinésithérapeute spécialisé vous guidera dans la rééducation adaptée.
L’erreur que je vois souvent, c’est de trop attendre en espérant que “ça passe tout seul”. Or, plus vous intervenez tôt, plus la récupération est rapide et complète.
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Comment prévenir le syndrome fémoro-patellaire ?
On dit souvent que prévenir vaut mieux que guérir, en course à pied, c’est encore plus vrai. Le syndrome fémoro-patellaire, bien qu’il se soigne, peut être long et frustrant. Alors autant mettre toutes les chances de votre côté pour éviter qu’il ne pointe le bout de sa rotule. Voici les bons réflexes à adopter pour garder vos genoux heureux et vos baskets actives.
Respecter la progressivité dans l’entraînement
C’est le premier levier de prévention. Trop de coureurs par envie, par pression d’un objectif, ou simplement par méconnaissance, augmentent leur volume ou leur intensité trop vite. Or, votre corps (et vos genoux !) a besoin de temps pour s’adapter.
Appliquez la fameuse règle des +10 % maximum par semaine, et n’hésitez pas à insérer régulièrement des semaines allégées. C’est ce que je fais systématiquement dans mes plans perso et ceux que je propose : une semaine “light” toutes les trois ou quatre permet d’intégrer les charges et d’éviter les blessures sournoises.
Intégrer du renforcement musculaire et s’y tenir
Beaucoup de coureurs négligent le travail de renforcement, pensant que la course suffit à muscler. En réalité, le running développe certaines chaînes mais en oublie d’autres notamment les fessiers, les abdos profonds, et les muscles stabilisateurs du bassin.
Je conseille au minimum 2 séances par semaine de 15 à 30 minutes, centrées sur :
- le gainage (planches, planches latérales, bird-dog…),
- les fessiers et ischios (ponts, fentes, hip thrust…),
- le travail unilatéral (squats sur une jambe, step-up…).
Pas besoin de matériel sophistiqué : un tapis et un élastique suffisent pour bien faire le job.
Corriger la foulée si besoin
Parfois, une foulée inadaptée peut sursolliciter les genoux : attaque talon trop marquée, genou qui s’effondre vers l’intérieur, ou pas de suspension. Ce n’est pas toujours évident à repérer soi-même, mais une analyse de foulée peut vous révéler de petits défauts aux grandes conséquences.
Si besoin, quelques exercices de technique de course (comme les gammes) peuvent déjà améliorer vos appuis et votre posture globale.
Choisir des chaussures adaptées
Les chaussures jouent un rôle de filtre entre votre corps et le sol. Elles ne font pas tout, mais porter un modèle inadapté à votre morphologie ou votre usage peut favoriser l’apparition de douleurs, notamment au genou.
Prenez le temps d’identifier :
- le type de votre foulée (neutre, pronatrice ou supinatrice),
- vos besoins spécifiques (entraînement, trail, compétition…),
- et l’usure de vos paires actuelles : au-delà de 800 km, même les meilleures chaussures perdent en amorti.
Écouter son corps
Enfin, le conseil le plus simple, mais peut-être le plus sous-estimé : écoutez vos sensations. Une petite gêne récurrente, une douleur en fin de sortie, un inconfort qui revient à chaque descente, ce sont des signaux à ne pas ignorer.
L’un des meilleurs réflexes que j’ai acquis au fil des années, c’est de ne jamais courir sur une douleur non identifiée. Mieux vaut lever le pied un ou deux jours, faire une séance alternative, et éviter que le problème ne s’installe.

Foire aux questions (FAQ)
Puis-je continuer à courir avec un syndrome fémoro-patellaire ?
Oui, dans certains cas, il est possible de continuer à courir, à condition d’adapter votre pratique : réduire l’intensité, éviter les descentes ou les surfaces dures, et supprimer les séances douloureuses. On parle de repos relatif : on ne stoppe pas tout, mais on écoute son corps et on évite d’aggraver l’irritation.
Si la douleur augmente pendant ou après l’effort, mieux vaut faire une pause temporaire et consulter un professionnel.
Quelle est la durée de guérison typique ?
La durée de guérison varie selon la gravité du syndrome, votre réactivité à consulter et votre assiduité aux exercices de rééducation. En moyenne, comptez entre 4 à 12 semaines pour retrouver un confort de course. Certaines personnes voient une nette amélioration en un mois, d’autres mettent plusieurs mois à retrouver une stabilité complète.
L’important, c’est la régularité du renforcement et l’ajustement de vos entraînements.
Le port d’une genouillère est-il recommandé ?
La genouillère rotulienne peut être utile en phase aiguë ou pendant l’activité pour soulager temporairement la douleur. Elle aide à recentrer légèrement la rotule ou à limiter certains mouvements douloureux.
Mais attention : elle ne traite pas la cause du problème. Elle peut être un outil ponctuel, mais elle ne remplace ni le renforcement musculaire ni la correction des déséquilibres.
Quelle est la différence entre syndrome rotulien et autres douleurs de genou ?
Le syndrome fémoro-patellaire, aussi appelé syndrome rotulien, concerne spécifiquement la zone autour ou derrière la rotule. Il se distingue :
- de la tendinite rotulienne (douleur plus basse, sous la rotule),
- de la tendinite de la patte d’oie (côté interne du genou),
- du syndrome de l’essuie-glace (douleur sur le côté externe).
Chaque douleur a ses causes et ses traitements, d’où l’importance de poser un diagnostic précis avant d’agir.
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