Semi-marathon : que manger avant, pendant et après la course ?

Courir un semi-marathon, c’est bien plus que mettre un pied devant l’autre pendant 21,097 km. C’est un défi qui se prépare aussi dans l’assiette, bien avant de franchir la ligne de départ. L’alimentation joue un rôle central dans votre performance, votre confort pendant la course, et surtout votre récupération. Et croyez-moi, après plus de 5 ans à courir et à accompagner d’autres passionnés, j’ai appris que ce que vous mangez peut vraiment faire la différence entre une course fluide et un calvaire.

Je me souviens d’un de mes premiers semi-marathons où, par excès de prudence, j’avais mangé un énorme plat de pâtes la veille et une barre énergétique inconnue juste avant le départ. Résultat : ventre lourd, digestion compliquée et jambes en coton dès le 10e kilomètre. Depuis, j’ai appris à écouter mon corps et à affiner ma stratégie nutritionnelle selon mes besoins et mes sensations.

Dans cet article, je vous propose de faire le tour de ce qu’il faut manger avant, pendant et après un semi-marathon pour maximiser vos chances de réussite. Pas de recettes miracles, mais des conseils concrets, testés à l’entraînement et en course. On va parler de glucides, d’hydratation, de timing… mais toujours avec bon sens et simplicité. Allez, on se lance ?

A retenir

PériodeObjectifs nutritionnelsAliments / Apports recommandés
Jours précédentsOptimiser les réserves de glycogène– Féculents (riz, pâtes, pain blanc)
– Fruits pauvres en fibres (banane, compote)
– Éviter graisses, fibres, produits non testés
Veille au soirRepas digeste et équilibré– Pâtes ou riz blanc
– Protéines maigres (poulet, poisson)
– Légumes cuits
– Hydratation régulière sans excès
Petit-déjeuner jour JApporter de l’énergie facilement digestible– Pain blanc + confiture
– Flocons d’avoine cuits
– Banane ou compote
– Boisson chaude habituelle
Juste avant la courseÉviter le coup de mou au départ– Compote à boire
– Banane
– Barre énergétique testée
Pendant la courseMaintenir l’énergie et l’hydratation– 30 à 60 g de glucides/heure (gels, boissons isotoniques)
– 400 à 800 ml d’eau/heure
– Électrolytes en cas de forte chaleur/transpiration
30 minutes aprèsDémarrer la récupération musculaire– Smoothie maison
– Lait chocolaté
– Boisson de récupération (ratio glucides/protéines 3:1)
Repas post-courseReconstituer les réserves + réparer les muscles– Féculents + protéines maigres + légumes cuits
– Eau + éventuellement électrolytes
– Fruit ou dessert léger

Avant le semi-marathon : construire ses réserves d’énergie

Quand on se prépare pour un semi-marathon, la nutrition des jours précédents est souvent sous-estimée. Pourtant, c’est à ce moment-là que tout se joue : vos muscles doivent être chargés en énergie, mais sans surcharge digestive. Voici comment bien aborder cette phase cruciale.

Semi-marathon : que manger avant, pendant et après la course ?

Les jours précédents : faire le plein, mais intelligemment

À partir de 72 à 48 heures avant la course, l’objectif est clair : maximiser vos réserves de glycogène (la forme de stockage des glucides dans les muscles) sans tomber dans l’excès. On parle souvent de « surcharge glucidique », mais inutile de doubler vos portions ! Il suffit d’ajuster progressivement la composition de vos repas.

Privilégiez les aliments riches en glucides simples et complexes, mais faciles à digérer :

  • riz blanc
  • pâtes blanches
  • pain blanc
  • semoule
  • pommes de terre
  • fruits pauvres en fibres comme les bananes ou les compotes.

Évitez à tout prix les aliments gras, les plats très épicés ou riches en fibres, qui peuvent ralentir la digestion et provoquer des désagréments en course.

Personnellement, je commence cette phase deux jours avant la course. J’allège mes entraînements, et je veille à répartir mes glucides sur les différents repas plutôt que de me « gaver » la veille au soir. Une fois, pour un semi en montagne, j’ai fait l’erreur de manger trop de pain complet et de crudités la veille. J’ai passé la moitié de la nuit à digérer. Depuis, je reste simple et efficace !

Le dîner de la veille : simple, digeste, efficace

La veille au soir, le repas doit être à la fois rassasiant et digeste. L’objectif est de remplir les stocks sans alourdir l’organisme. Le trio gagnant : des féculents (comme des pâtes blanches ou du riz), une source de protéines maigres (blanc de poulet, tofu, poisson blanc) et des légumes cuits, peu fibreux (carottes, courgettes, haricots verts bien cuits).

N’oubliez pas de boire de l’eau tout au long de la journée, sans excès, pour bien vous hydrater avant la course. Évitez les boissons alcoolisées ou gazeuses qui pourraient perturber votre sommeil ou votre digestion.

Le petit-déjeuner du jour J : le bon carburant, au bon moment

Le jour de la course, votre petit-déjeuner doit être pris entre 2 et 3 heures avant le départ pour laisser le temps à la digestion. L’idée est de consommer des glucides rapides et complexes, avec très peu de graisses et de fibres.

Voici quelques idées que j’utilise régulièrement :

  • Pain blanc ou brioché avec un peu de confiture
  • Un petit bol de flocons d’avoine cuits dans de l’eau ou du lait végétal
  • Une banane bien mûre ou une compote sans sucres ajoutés
  • Une boisson chaude (thé ou café si vous avez l’habitude)

Un conseil : ne testez jamais un nouveau petit-déjeuner le jour J. J’ai vu des coureurs se sentir mal dès les premiers kilomètres à cause d’une barre ou d’un yaourt qu’ils n’avaient jamais essayé auparavant.

Juste avant le départ : la petite touche finale

Dans les 30 à 60 minutes avant le coup de feu, si vous avez un petit creux ou si vous avez pris votre petit-déj tôt, une collation légère peut vous éviter le fameux « coup de mou » du départ.

Vous pouvez opter pour :

  • Une compote à boire
  • Une demi-banane
  • Une barre énergétique que vous avez déjà testée à l’entraînement

Personnellement, j’aime bien prendre une compote quelques minutes avant d’entrer dans le sas de départ. Elle passe facilement, donne un petit coup de boost et me rassure mentalement.

Pendant la course : rester performant sans perturber la digestion

Une fois le départ donné, le vrai défi commence : maintenir un niveau d’énergie stable sans déranger votre estomac. La gestion de l’alimentation et de l’hydratation en course est une mécanique fine, mais rassurez-vous, elle se travaille à l’entraînement et s’adapte à chacun.

Apports en glucides : carburant en continu

Pour tenir la distance et éviter le fameux « mur« , votre corps a besoin de carburant régulier. L’objectif est d’apporter entre 30 et 60 grammes de glucides par heure, selon l’intensité de votre course et votre tolérance digestive.

Le plus simple, c’est d’opter pour des gels énergétiques, des boissons isotoniques ou de petits morceaux de barres énergétiques faciles à mâcher. Bien sûr, il est indispensable de tester ces produits pendant vos sorties longues à l’entraînement. Ce n’est pas pendant la course qu’on expérimente !

Personnellement, je pars généralement avec trois gels dans ma ceinture, que je prends tous les 40 à 45 minutes. Lors d’un semi très chaud à Bordeaux, j’ai aussi alterné avec une boisson isotonique à chaque ravito. Ça m’a permis de rester stable, sans coup de fatigue, ni crampes.

Hydratation : ni trop, ni trop peu

L’hydratation, c’est l’autre clé de la performance. En course, il faut boire régulièrement en petites gorgées, idéalement 400 à 800 ml par heure, en fonction de la température et de votre transpiration.

Par temps chaud ou si vous transpirez beaucoup, pensez à intégrer des électrolytes (sodium, potassium, magnésium). Cela évite les pertes minérales et réduit le risque de crampes. Si vous buvez uniquement de l’eau pendant plus d’une heure d’effort, vous risquez de déséquilibrer votre balance hydrique.

Un bon repère : boire un peu à chaque ravitaillement, même si vous n’avez pas très soif. Mieux vaut anticiper que subir une déshydratation en plein effort.

Les erreurs à éviter : rester maître de sa course

Deux pièges classiques à éviter :

  • Ne tardez pas à vous alimenter. Attendre d’avoir faim ou de sentir la fatigue, c’est souvent trop tard. Mettez en place une routine claire (par exemple un gel toutes les 40 minutes) et tenez-vous-y. Cela permet de rester constant jusqu’à la ligne d’arrivée.
  • Ne testez jamais un nouveau produit (gel, boisson, barre) le jour J. Même si un ami ou un stand au départ vous recommande « le meilleur gel du monde », résistez à la tentation. Ce que vous n’avez pas testé à l’entraînement peut vite se transformer en galère gastrique.
Que manger et boire pendant un semi marathon

Après la course : soigner sa récupération

Vous venez de passer la ligne d’arrivée, le souffle court mais le cœur léger. Bravo, c’est une belle victoire ! Pourtant, la course n’est pas tout à fait terminée… La phase de récupération est aussi importante que la préparation. Bien manger et bien boire après un semi-marathon, c’est offrir à votre corps ce dont il a besoin pour se réparer, éviter les courbatures trop violentes et retrouver rapidement la forme.

Les 30 premières minutes : la fameuse fenêtre métabolique

Juste après l’effort, votre organisme est comme une éponge : il absorbe les nutriments plus facilement, notamment les glucides et les protéines. On parle ici d’une fenêtre métabolique de 30 minutes, idéale pour enclencher la récupération musculaire.

Le bon combo : un apport de glucides pour reconstituer vos réserves, et une dose de protéines pour aider à la réparation des fibres musculaires. Le ratio idéal est de 3 parts de glucides pour 1 part de protéines.

Quelques options efficaces et faciles à digérer :

  • Un smoothie maison avec fruits, lait végétal et une cuillère de protéine (ou yaourt).
  • Une boisson de récupération prête à boire.
  • Mon classique préféré : un grand verre de lait chocolaté bien frais. C’est simple, accessible, et ça fait parfaitement le job.

J’ai pris cette habitude après un semi-marathon particulièrement intense à Lyon. J’avais zappé la collation de récupération, pensant que le repas du midi suffirait. Résultat : courbatures plus marquées, jambes lourdes pendant trois jours. Depuis, je ne saute plus cette étape !

Le repas post-course : refaire le plein intelligemment

Dans les deux heures qui suivent la course, il est temps de passer à table. Là encore, on mise sur des aliments simples, digestes et complets. L’objectif : recharger les batteries et aider vos muscles à se reconstruire.

Votre assiette idéale peut ressembler à ça :

  • Une belle portion de féculents : riz, pâtes, patates douces ou quinoa.
  • Une source de protéines maigres : œufs, poisson, poulet ou légumineuses.
  • Des légumes cuits, riches en vitamines et minéraux, pour soutenir l’immunité et réduire l’inflammation.
  • Un fruit ou un dessert léger.
  • Et bien sûr, de l’eau en continu tout au long du repas.

Pensez aussi à écouter votre corps : si vous avez peu d’appétit juste après la course, commencez léger et étalez le repas sur la demi-journée.

Hydratation post-course : compenser les pertes

Enfin, n’oubliez pas que vous avez transpiré abondamment pendant plus d’1h30 d’effort (voire plus). Il est donc crucial de compenser les pertes hydriques. Une bonne règle : boire environ 1,5 fois le volume de sueur perdu, ce qui représente souvent entre 1 et 2 litres dans les heures qui suivent la course.

Alternez entre eau plate et boissons riches en électrolytes si vous avez beaucoup transpiré ou si la course s’est déroulée sous la chaleur. Les jus dilués, les eaux enrichies ou simplement une eau minérale riche en sodium peuvent faire l’affaire.

Courir un semi-marathon, c’est un bel accomplissement. Mais pour franchir la ligne d’arrivée avec le sourire – et surtout en forme – l’alimentation joue un rôle clé avant, pendant et après la course. C’est souvent ce qui fait la différence entre un effort maîtrisé et un parcours semé d’embûches.

En résumé, pensez à préparer vos réserves les jours précédents avec des repas riches en glucides, mais sans excès. Le jour J, choisissez des aliments simples, digestes et testés à l’entraînement. Pendant la course, n’attendez pas d’avoir faim ou soif pour vous alimenter, et dosez bien vos apports en glucides et en eau. Et après l’effort, offrez à votre corps le carburant et les nutriments dont il a besoin pour bien récupérer.

Je le dis souvent autour de moi : « Un bon semi, c’est 80 % de jambes et 20 % d’assiette ! » Et avec un peu d’expérience, vous verrez que bien manger, c’est aussi une façon de se rassurer, de mieux gérer son effort et même de prendre plus de plaisir pendant la course.

Alors testez, ajustez, apprenez ce qui vous convient… et surtout, profitez du chemin autant que de la ligne d’arrivée. Bonne course !

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Matthieu

Passionné de course à pied depuis de nombreuses années, je suis ravi de partager avec vous ma passion pour le running. La course à pied est devenue bien plus qu'un simple passe-temps pour moi ; c'est un mode de vie. Chaque mois, je parcours entre 50 et 100 kilomètres, explorant les routes et les sentiers avec détermination et enthousiasme.