La séance de fractionné 30/30 : l’entraînement essentiel pour améliorer votre VMA

Si vous courez depuis un moment, vous avez probablement entendu parler du fameux fractionné 30/30. Ce format d’entraînement, à la fois simple et redoutablement efficace, s’est imposé comme une référence pour améliorer la VMA (vitesse maximale aérobie), un paramètre clé de la performance en course à pied. Mais derrière sa simplicité apparente se cache une méthode qui mérite d’être bien comprise pour porter ses fruits… sans finir sur les rotules.

J’ai moi-même découvert le 30/30 il y a une dizaine d’années, à mes débuts dans le club d’athlétisme local. J’étais impressionné par les coureurs qui enchaînaient les répétitions comme des métronomes. À l’époque, j’en faisais trop, trop vite, sans structure. Résultat ? Essoufflé dès la 4e répétition et plus aucune envie d’y retourner la semaine suivante. Avec le temps et l’expérience, j’ai appris à dompter ce format, à l’intégrer intelligemment dans mes plans, et surtout à l’apprécier.

Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi la séance de fractionné 30/30 est un excellent allié pour booster votre VMA, comment la mettre en place efficacement, et surtout, comment éviter les erreurs classiques qui gâchent souvent les débuts.

A retenir

SéanceDébutantIntermédiaireAvancé
Échauffement20-25 min de footing + éducatifs20-25 min de footing + éducatifs25 min de footing + éducatifs
Corps de séance2 séries de 5 à 6 répétitions (30″/30″)2 à 3 séries de 8 à 10 répétitions (30″/30″)Jusqu’à 30 répétitions continues (30″/30″)
Récupération entre séries3 à 4 minutes de marche ou footing lent3 minutes de footing lentPas de récupération (séance en continu)
Retour au calme10 à 15 min de footing léger10 à 15 min de footing léger10 à 15 min de footing léger

Qu’est-ce que la VMA et pourquoi l’améliorer ?

Définition simple de la VMA

La VMA, ou vitesse maximale aérobie, correspond à la vitesse à laquelle votre consommation d’oxygène atteint son maximum.

En clair, c’est le point où votre corps utilise l’oxygène au maximum de ses capacités pour alimenter l’effort. Au-delà de cette allure, vous passez progressivement en mode anaérobie, un régime bien plus difficile à soutenir longtemps.

On parle souvent de la VMA comme de la “vitesse de croisière maximale” que vous pouvez tenir environ 4 à 8 minutes selon votre niveau. C’est une donnée essentielle pour calibrer vos entraînements, notamment les séances de fractionné.

À quoi sert la VMA en course à pied ?

Améliorer sa VMA, c’est un peu comme agrandir le moteur d’une voiture : on gagne en puissance, en efficacité, et on fatigue moins vite à allure égale.

Un bon développement de la VMA vous permet :

  • d’augmenter votre vitesse moyenne sur toutes les distances,
  • d’améliorer votre endurance, car votre corps apprend à utiliser l’oxygène plus efficacement,
  • et de mieux gérer vos courses, car vous saurez où se situe votre limite physiologique.

Je me souviens d’une course de 10 km où j’avais basé ma stratégie uniquement sur les sensations. Résultat : départ trop rapide, explosion au 7e km. Après avoir travaillé ma VMA régulièrement pendant quelques mois, j’ai retenté le même parcours, cette fois avec une allure calée sur 90 % de ma VMA. Le chrono était meilleur… et la course bien plus maîtrisée.

De l’impact sur le 5 km… jusqu’au marathon

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la VMA ne concerne pas que les sprinteurs ou les amateurs de 10 km. Elle joue un rôle clé sur toutes les distances, y compris sur semi-marathon ou marathon. Pourquoi ? Parce qu’en augmentant votre VMA, vous repoussez votre seuil d’effort aérobie, ce qui vous permet de courir plus vite… tout en restant dans une zone confortable.

Par exemple, si votre allure marathon correspond à 75 % de votre VMA, et que vous réussissez à faire progresser votre VMA de 14 à 15,5 km/h, vos allures d’endurance s’envolent également.

C’est là toute la magie du travail de VMA : un gain global, sans avoir besoin d’allonger toujours plus vos sorties longues.

Le principe de la séance de fractionné 30/30

30 secondes d’effort, 30 secondes de récupération : la base

Le principe du 30/30, c’est d’alterner 30 secondes à haute intensité (proche de votre VMA) avec 30 secondes de récupération active (footing lent, voire marche rapide pour les débutants). Et on recommence. Encore. Et encore.

La durée totale de la séance varie selon votre niveau : de 10 à 30 répétitions, parfois en plusieurs séries. L’objectif est simple : habituer votre corps à courir à vive allure, tout en lui laissant juste assez de temps pour “reprendre son souffle” avant de repartir.

Personnellement, c’est la première forme de fractionné que j’ai testée sérieusement. J’en garde un souvenir… intense. Ce format pousse à se dépasser, mais il est aussi très ludique. Enchaîner les répétitions crée une dynamique motivante, surtout quand on s’entraîne à plusieurs.

Pourquoi ça fonctionne si bien ?

Physiologiquement, cette alternance entre effort et récupération maintient une forte sollicitation du système aérobie, sans passer dans le rouge trop vite. Pendant les 30 secondes rapides, votre fréquence cardiaque grimpe ; pendant les 30 secondes lentes, elle redescend à peine. Résultat : votre corps travaille presque en continu à haute intensité, ce qui maximise le développement de la VO2 max et donc de la VMA.

Ce format est redoutablement efficace car :

  • il prolonge le temps passé à haute intensité, ce qu’on appelle le « temps passé à VMA »,
  • il limite la fatigue musculaire excessive, comparé à des efforts plus longs à la même intensité,
  • il favorise la récupération entre les répétitions, ce qui permet d’en faire plus, sans exploser.

30/30 vs autres formes de fractionné

Bien sûr, le 30/30 n’est pas le seul outil pour progresser. Il s’inscrit dans une famille d’entraînements variés, chacun ayant ses bénéfices :

  • La VMA longue (ex : 3 x 1000 m à 95 % VMA) travaille davantage l’endurance à allure élevée, mais demande une base solide.
  • Le seuil anaérobie (ex : 3 x 10 min à allure 80-85 % VMA) améliore la capacité à maintenir une allure soutenue plus longtemps.
  • Le fartlek, plus libre et souvent effectué en nature, combine des allures variées, moins cadrées que le 30/30, mais excellent pour la diversité des sollicitations.

L’avantage du 30/30 ? Il est facile à mettre en place, adaptable à tous les niveaux, et idéal pour démarrer le travail de vitesse sans risquer de blessure.

Structurer une séance de 30/30 selon son niveau

Une des grandes forces du 30/30, c’est qu’il s’adapte facilement à votre niveau et à votre forme du jour. Que vous débutiez ou que vous soyez déjà un coureur aguerri, il existe une façon de tirer le meilleur de cette séance sans tomber dans le piège du “trop, trop vite, trop tôt”. Voici comment structurer votre entraînement de manière progressive et efficace.

Pour les débutants : construire des bases solides

Quand on débute, le 30/30 peut vite paraître intense. Le secret, c’est la modération. L’objectif ici n’est pas de vous épuiser, mais de familiariser votre corps avec le travail à haute intensité, sans le brusquer.

Structure conseillée :

  • Échauffement : 20 à 25 minutes de footing doux + quelques éducatifs (talons-fesses, montées de genoux, foulées bondissantes)
  • 2 séries de 5 à 6 répétitions de 30/30
  • Récupération entre séries : 3 à 4 minutes de footing lent
  • Retour au calme : 10 minutes de footing léger + étirements doux

Mon conseil : utilisez les premières séances pour “prendre vos marques”. Mieux vaut en faire un peu moins, mais bien, que d’exploser au bout de 3 répétitions. Et surtout, ne courez pas à fond : visez une allure vive, mais contrôlée, proche de 90 à 95 % de votre vitesse max.

Pour les coureurs intermédiaires : viser l’efficacité

Si vous avez déjà une base d’endurance et quelques séances de fractionné dans les jambes, vous pouvez monter en volume tout en cherchant plus de précision dans vos allures. L’idée est de passer un temps significatif à VMA sans basculer dans la fatigue extrême.

Structure conseillée :

  • Échauffement complet (footing + éducatifs)
  • 2 à 3 séries de 8 à 10 répétitions de 30/30
  • Récupération entre séries : 2 à 3 minutes
  • Retour au calme

Ici, le travail se fait proche de 100 % de votre VMA. Vous devez pouvoir tenir la même allure sur chaque répétition, du début à la fin. La régularité est votre meilleur allié pour progresser sans blessure.

Pour les coureurs avancés : la recherche de performance

Quand on vise la performance, le 30/30 devient un outil de finesse. Vous avez déjà l’endurance, l’expérience, maintenant il s’agit de peaufiner la qualité de l’effort. Ce format devient alors un excellent stimulus de rappel VMA, notamment en période de préparation spécifique.

Structure conseillée :

  • Échauffement soigné (footing, gammes, 2 ou 3 lignes droites dynamiques)
  • 20 à 30 répétitions continues sans pause (15 minutes d’effort total environ)
  • Retour au calme obligatoire pour faire redescendre progressivement l’intensité

L’enjeu ici n’est pas de courir plus vite que sa VMA, mais de rester précis et constant sur toute la séance. À ce niveau, l’économie de course et la gestion de l’effort font toute la différence.

Variantes et progressions

Une fois que vous êtes à l’aise avec le format classique du 30/30, il peut être intéressant de faire évoluer vos séances pour continuer à progresser et stimuler votre corps différemment. Le fractionné, c’est comme la cuisine : une bonne base, puis des variantes pour varier les plaisirs… et les effets ! Voici quelques idées de progressions que j’utilise régulièrement dans mes propres plans, selon mes objectifs du moment.

Le 45/45 ou le 1’/1’ : augmenter la durée d’effort

Quand le 30/30 devient “facile” ou que vous cherchez à pousser un peu plus la machine, augmenter le temps d’effort et de récupération est une excellente option.

  • Le 45/45 vous permet de rester plus longtemps proche de votre VMA. C’est un bon palier intermédiaire : vous travaillez plus longtemps, sans exploser pour autant.
  • Le 1’/1’ est une version plus exigeante, idéale pour ceux qui préparent des distances comme le 10 km ou le semi-marathon. Elle vous habitue à tenir une allure soutenue sur une durée plus proche de l’effort en compétition.

Je conseille souvent d’introduire ces formats progressivement, une fois que vous maîtrisez bien le 30/30. Par exemple, en alternant : une semaine de 30/30, une semaine de 45/45, etc.

La pyramide : varier les durées dans une même séance

Pour casser la monotonie et travailler différents temps de soutien, le format pyramidal est très intéressant. L’idée est simple : allonger progressivement les durées d’effort avant de redescendre.

Exemple de pyramide :
30/30 → 45/45 → 1’/1’ → 45/45 → 30/30

Ce type de séance est ludique, exigeante, mais très motivante. Elle permet aussi de mieux gérer vos allures, car vous devez adapter votre intensité selon la durée. Un excellent exercice de contrôle et de ressenti !

Le 30/30 en côte : un boost musculaire

Une autre variante redoutable, c’est de faire votre 30/30 en côte. Ici, l’objectif est double :

  • Travailler la puissance musculaire et le gainage,
  • Solliciter votre cardio à un niveau encore plus élevé.

Attention, ça pique ! Mais c’est un excellent complément si vous préparez une course vallonnée ou si vous sentez que vos jambes manquent de tonicité.

Mon conseil : choisissez une côte avec une pente raisonnable (4 à 6 %), pour garder une foulée dynamique sans basculer dans un effort trop lactique.

Les bénéfices de l’entraînement 30/30

Si vous cherchez un entraînement à la fois court, simple et efficace, le fractionné 30/30 coche toutes les cases. Ce type de séance offre des gains impressionnants, à condition de bien le doser et de l’intégrer intelligemment dans votre plan d’entraînement. Voici les principaux bénéfices que vous pouvez en tirer.

Une amélioration rapide de la VO2 max

Le 30/30 est l’un des moyens les plus efficaces pour booster votre VO2 max, c’est-à-dire votre capacité à consommer de l’oxygène lors d’un effort intense. Pourquoi est-ce si important ? Parce que plus votre corps utilise l’oxygène efficacement, plus vous pouvez courir vite… tout en gardant une respiration maîtrisée.

En répétant ces phases de 30 secondes à haute intensité, votre cœur et vos poumons sont sollicités à un niveau très élevé, ce qui stimule rapidement votre système aérobie.

Personnellement, j’ai observé des progrès sensibles après seulement 4 à 5 semaines de séances régulières. Moins d’essoufflement en côte, des allures plus confortables à l’entraînement, et une vraie sensation de légèreté sur les portions rapides.

Un vrai coup de pouce pour votre VMA

Le 30/30 permet de passer beaucoup de temps autour de votre VMA, ce qui est exactement ce qu’il faut pour la faire progresser. En courant proche de cette vitesse, vous habituez votre corps à tenir un rythme soutenu, et vous améliorez aussi la qualité de votre foulée, votre réactivité musculaire et votre coordination.

C’est un peu comme si vous “reprogrammiez” votre corps pour qu’il sache ce que ça fait de courir vite, sans pour autant tomber dans l’épuisement complet.

Mieux gérer l’effort et gagner en mental

Ce n’est pas qu’un travail physique : le 30/30, c’est aussi un super outil pour entraîner votre mental. Il vous oblige à enchaîner les efforts avec peu de répit. Vous apprenez à gérer la fatigue, à rester lucide malgré l’intensité, et à conserver votre allure sur les dernières répétitions.

Cela développe une certaine rigueur, une capacité à vous accrocher quand les jambes brûlent et que la tentation de ralentir devient forte. Et croyez-moi, ce genre d’habitude fait toute la différence en fin de course.

Un format adaptable à tous les niveaux

Ce que j’apprécie particulièrement dans le 30/30, c’est sa souplesse. Que vous soyez coureur débutant ou expérimenté, vous pouvez facilement ajuster :

  • le nombre de répétitions,
  • la vitesse,
  • ou même la récupération active (footing lent ou marche rapide).

Pas besoin de piste ni de chrono précis : une simple montre avec minuteur ou une application basique suffit pour commencer. C’est un format que j’ai souvent conseillé à des amis qui voulaient progresser sans se lancer dans des plans complexes. Et ça marche.

comment faire une séance de fractionné 30/30

Conseils pratiques pour optimiser la séance

Le 30/30, ça peut paraître simple sur le papier… mais pour qu’il tienne toutes ses promesses, quelques bons réflexes s’imposent. Ce sont souvent les petits détails qui font la différence entre une séance efficace et une sortie frustrante. Voici mes conseils pour profiter à fond de chaque répétition – et éviter les erreurs classiques.

Toujours bien s’échauffer (et s’hydrater)

C’est la base, mais je vois encore trop de coureurs bâcler cette étape. Un bon échauffement prépare vos muscles, votre cœur et votre mental à encaisser les efforts à venir. Prenez 20 à 25 minutes de footing léger, ajoutez quelques éducatifs (montées de genoux, talons-fesses, foulées dynamiques), et terminez avec 2 ou 3 accélérations progressives. Vous sentirez la différence dès la première répétition.

Pensez aussi à vous hydrater correctement, surtout en été. Même pour une séance courte, une déshydratation légère peut sérieusement impacter vos sensations.

Choisissez un terrain adapté

Le 30/30 demande une certaine régularité d’allure, donc oubliez les parcours vallonnés ou les trottoirs bondés. Préférez :

  • une piste d’athlétisme,
  • un chemin plat en forêt ou sur une voie verte,
  • voire un tapis de course si la météo ne suit pas.

Un terrain plat et régulier vous permettra de mieux maîtriser votre vitesse et de limiter les risques de blessure.

Programmez vos intervalles à l’avance

Courir en regardant sa montre toutes les 10 secondes, ce n’est ni agréable, ni productif. Si vous avez une montre GPS avec la fonction “fractionné”, programmez vos intervalles (30/30) avant de partir. Sinon, des applis mobiles comme Strava ou Garmin Connect vous permettent de créer des séances à l’avance.

Croyez-moi, le confort mental pendant l’entraînement change tout. Vous n’avez plus qu’à vous concentrer sur votre foulée.

Restez à allure VMA, pas à fond

C’est un piège fréquent : vouloir tout donner sur les premières répétitions. Résultat ? Explosion à mi-séance. L’objectif du 30/30 n’est pas de sprinter, mais de tenir une allure élevée et régulière, proche de 95 à 100 % de votre VMA.

Un bon repère : vous devez finir la séance essoufflé mais pas cramé, avec une foulée encore propre sur la dernière répétition. Si vous peinez à terminer, c’est sans doute que vous êtes allé trop vite.

Suivez vos progrès au fil du temps

Un des plaisirs du 30/30, c’est de sentir les progrès rapidement. Pour cela, pensez à :

  • noter le nombre de répétitions,
  • surveiller la vitesse moyenne de vos portions rapides,
  • observer vos sensations sur les dernières répétitions.

Après quelques semaines, vous verrez que vous enchaînez plus facilement, avec plus de fluidité, et parfois même à une vitesse un peu plus élevée sans effort supplémentaire. C’est là que la magie opère.

Les erreurs fréquentes à éviter

Comme beaucoup de séances de fractionné, le 30/30 peut être redoutablement efficace… ou totalement contre-productif si mal exécuté. Je l’ai appris à mes dépens à mes débuts : même avec les meilleures intentions, il est facile de tomber dans certains pièges. Voici les erreurs les plus fréquentes que je vois (et que j’ai moi-même faites), avec quelques conseils pour les éviter.

Courir trop vite : le sprint n’est pas votre allié

C’est sans doute l’erreur numéro un : partir au-delà de sa VMA, voire en mode sprint. Résultat ? Un essoufflement brutal après 3 ou 4 répétitions, une foulée qui se dégrade et une fin de séance douloureuse, voire écourtée.

Souvenez-vous : l’objectif, ce n’est pas de battre votre record de vitesse sur 30 secondes, mais de tenir une allure proche de votre VMA de façon régulière sur toute la séance. Mieux vaut être à 95 % de VMA sur 15 répétitions bien maîtrisées qu’à 110 % sur 4… avant de craquer.

Mal gérer la récupération : ni trop lent, ni à l’arrêt

La récupération de 30 secondes ne doit pas être passive. Marcher ou s’arrêter totalement casse la dynamique de l’effort, alors qu’un footing très lent (ou une foulée relâchée) permet de maintenir le rythme cardiaque et de repartir plus efficacement.

C’est quelque chose que j’ai corrigé avec le temps : en trottinant doucement entre les répétitions, j’ai pu enchaîner davantage d’efforts avec de bien meilleures sensations. Votre corps reste “dans le tempo”, ce qui maximise les bénéfices de la séance.

En faire trop, trop vite

Quand on découvre le 30/30 et ses effets motivants, on peut vite vouloir en faire plus : plus de répétitions, plus souvent. Mais attention : ce type de séance sollicite énormément votre système cardio-respiratoire et musculaire. Y aller trop fort, trop tôt, augmente le risque de blessure ou de surentraînement.

Respectez toujours une progression logique :

  • Commencez avec 10 à 12 répétitions,
  • Ajoutez des répétitions au fil des semaines,
  • Et variez avec d’autres formats pour équilibrer la charge.

Négliger la récupération post-séance

C’est après la séance que votre corps assimile les bienfaits. Si vous sautez le retour au calme, les étirements ou une bonne hydratation, vous risquez de vous réveiller le lendemain avec des jambes en béton… voire de traîner une fatigue résiduelle plusieurs jours.

Après chaque 30/30, je prends 10 à 15 minutes de footing léger, suivi de quelques étirements doux, et je veille à bien m’alimenter et m’hydrater dans l’heure qui suit. C’est simple, mais terriblement efficace pour récupérer plus vite et enchaîner les séances sans casse.

Fréquence et intégration dans un plan d’entraînement

Le 30/30, c’est un peu comme un condiment puissant : il ne faut pas en abuser, mais bien dosé, il relève sacrément la saveur de votre plan d’entraînement. Que vous soyez débutant ou plus expérimenté, la clé est de l’intégrer de manière stratégique, sans négliger les autres composantes essentielles de la course à pied.

Une fois par semaine, c’est largement suffisant

Si vous débutez ou si vous n’avez encore jamais pratiqué ce type de séance, une session hebdomadaire est un bon rythme. Cela vous permet :

  • de stimuler votre VMA régulièrement,
  • de laisser le temps à votre corps de récupérer,
  • et d’intégrer cette intensité dans votre routine sans épuisement.

Personnellement, j’aime bien caler mes séances de 30/30 le mardi ou le mercredi, en début de semaine, lorsque j’ai encore de la fraîcheur après le week-end. Cela me laisse aussi le temps de récupérer avant la sortie longue du dimanche.

Alterner avec les autres allures : la clé de l’équilibre

Le 30/30 n’est qu’un outil parmi d’autres dans votre boîte à outils de coureur. Pour progresser de façon harmonieuse, il doit être associé à :

  • des séances au seuil (ou tempo), pour améliorer votre capacité à tenir une allure rapide,
  • des sorties en endurance fondamentale, qui forment la base de toute progression,
  • des sorties longues, si vous préparez des distances supérieures à 10 km.

En variant les allures et les objectifs de séance, vous évitez la monotonie et vous développez toutes les qualités nécessaires à la performance.

Idéalement 6 à 8 semaines avant un objectif

Le format 30/30 trouve tout son sens dans la phase de développement intensif, c’est-à-dire 6 à 8 semaines avant une course. C’est à ce moment-là que vous cherchez à affiner votre vitesse, améliorer votre VO₂ max et habituer votre corps à des efforts soutenus.

Pour une course comme un 5 km ou un 10 km, le 30/30 est même l’un des piliers de l’entraînement spécifique. Sur marathon, il peut être utile en complément, pour réveiller la foulée et travailler la puissance, mais il ne doit pas empiéter sur le travail d’endurance longue.

jeremy dumetz redacteur woza running
Jérémy

Coureur depuis plus de 10 ans et marathonien depuis 2021, je cours régulièrement entre 50 et 100 kilomètres par mois. J'adore parler de running et partager ma passion pour la course à pied aux coureurs débutants.