Test et avis Saucony Endorphin Elite 2 : la chaussure de running révolutionnaire ?

La Saucony Endorphin Elite 2 fait partie de ces chaussures qui attisent la curiosité des coureurs en quête de vitesse et de performance. Après le succès de la première version, Saucony revient avec un modèle encore plus abouti, pensé pour pulvériser les chronos. Mais tient-elle réellement ses promesses ?

J’ai eu l’occasion de tester de nombreuses chaussures carbone, certaines bluffantes, d’autres un peu décevantes. J’ai donc chaussé l’Endorphin Elite 2 avec une question en tête : est-elle vraiment taillée pour la compétition, ou simplement un coup marketing ?

Dans cet article, je vous livre mon test détaillé après plusieurs sorties à différentes allures. On va décortiquer ensemble ses technologies, son confort et son comportement en course. Et bien sûr, je vous dirai à qui je recommande cette paire… et à qui elle risque de ne pas convenir !

Conception et innovations technologiques de la Saucony Endorphin Elite 2

Saucony a mis le paquet sur cette Endorphin Elite 2 en intégrant des matériaux et technologies de pointe. L’objectif ? Offrir une chaussure taillée pour la vitesse, avec un retour d’énergie explosif et un confort optimisé pour la compétition. Voyons en détail ce qui fait sa force.

La semelle intermédiaire : un amorti explosif

La grande nouveauté de cette Endorphin Elite 2, c’est sa semelle intermédiaire en mousse IncrediRun. Ce matériau inédit remplace le PWRRUN PB de la version précédente et promet encore plus de réactivité et de légèreté. Dès les premiers mètres, on sent un amorti moelleux sous le pied, mais sans cette sensation d’enfoncement que l’on retrouve parfois sur d’autres mousses très souples. Ici, l’objectif est clair : absorber l’impact tout en restituant un maximum d’énergie.

Comparée à la Nike ZoomX, souvent considérée comme la référence en matière de dynamisme, l’IncrediRun offre une sensation plus stable et un peu plus ferme. Elle se rapproche davantage du Lightstrike Pro d’Adidas, utilisé sur l’Adizero Adios Pro 3, avec une densité qui favorise le rebond tout en gardant une bonne stabilité latérale.

Personnellement, je préfère ce type de mousse pour les longues distances : on évite ainsi l’effet « trampoline » trop marqué qui peut fatiguer à la longue.

La plaque carbone : effet levier et dynamisme

Comme toutes les chaussures conçues pour la performance, l’Endorphin Elite 2 intègre une plaque en carbone sur toute la longueur de la semelle. Son rôle est essentiel : rigidifier la chaussure et maximiser l’effet de propulsion. Concrètement, à chaque foulée, cette plaque accumule l’énergie et la restitue pour aider à avancer plus efficacement.

L’effet bascule est bien présent, notamment grâce à la forme incurvée de l’avant-pied. Dès qu’on accélère, on sent une nette poussée vers l’avant. J’ai particulièrement apprécié cette sensation en fin de séance rapide, quand la fatigue commence à se faire sentir. La chaussure semble nous aider à maintenir une bonne allure sans effort supplémentaire. Un vrai plus pour les marathoniens !

L’empeigne : respirabilité et ajustement précis

L’Endorphin Elite 2 ne fait pas dans l’excès de matière. Son empeigne en mesh ultra-léger épouse parfaitement le pied tout en offrant une excellente ventilation. Lors de mes sorties sous la chaleur, j’ai vraiment apprécié cette respirabilité, qui évite la sensation de surchauffe après plusieurs kilomètres.

Le maintien est lui aussi bien pensé. Contrairement à certaines chaussures carbone qui laissent trop de liberté au pied, Saucony a opté pour une structure minimaliste mais efficace. Le laçage est précis et la languette légèrement matelassée apporte un peu de confort sans alourdir l’ensemble. Résultat : un ajustement impeccable et une sensation de sécurité, même lors des changements d’allure.

Test terrain de la Saucony Endorphin Elite 2

Les chiffres et les technologies, c’est bien, mais ce qui compte vraiment, c’est le ressenti en course. J’ai donc testé la Saucony Endorphin Elite 2 sur plusieurs séances : footing à allure tranquille, sortie longue à allure marathon et fractionné sur piste. Voici mon verdict après plusieurs dizaines de kilomètres.

Premières sensations au pied

Dès qu’on enfile l’Endorphin Elite 2, on sent qu’on a affaire à une chaussure différente. Légèreté, ajustement précis et sensation de dynamisme immédiat : voilà ce qui ressort au premier contact. L’empeigne en mesh ultra-fin épouse bien le pied sans le comprimer, et le laçage permet un bon maintien sans points de pression gênants.

Au premier appui, la mousse IncrediRun se fait immédiatement sentir. C’est moelleux, mais avec un rebond marqué qui donne envie d’accélérer. Contrairement à certaines chaussures carbone où l’on peut ressentir une certaine instabilité au début, ici l’ensemble reste bien équilibré. On sent que cette paire est faite pour la vitesse.

Performances sur différentes allures

Allure lente : un amorti agréable mais une sensation moins naturelle

Lors d’un footing de récupération, j’ai rapidement ressenti que l’Endorphin Elite 2 n’est pas faite pour courir lentement. La semelle intermédiaire donne une impression de fermeté et la plaque carbone incite naturellement à adopter une foulée plus dynamique. Ce n’est pas inconfortable, mais si vous cherchez une chaussure polyvalente pour enchaîner sorties lentes et compétitions, ce n’est pas le modèle idéal.

Allure marathon : parfait équilibre entre confort et propulsion

À allure marathon, la chaussure prend tout son sens. La combinaison entre la mousse réactive et la plaque carbone offre une transition ultra-fluide du talon vers l’avant-pied. J’ai eu l’impression d’être légèrement « poussé » vers l’avant à chaque foulée, ce qui permet de maintenir une allure élevée sans effort excessif. Sur un test de 15 km à cette allure, j’ai ressenti un vrai confort dynamique, idéal pour une course de longue distance.

Allure rapide (5K, 10K) : dynamisme maximal et effet rebond très marqué

C’est sur les efforts courts et rapides que l’Endorphin Elite 2 révèle son vrai potentiel. Lors de séances de fractionné ou d’un test sur 5 km, le rebond et la réactivité sont impressionnants. La plaque carbone joue pleinement son rôle en donnant un effet « catapulte » à chaque poussée. On a l’impression que la chaussure travaille avec nous, nous aidant à relancer plus facilement après chaque foulée.

Sur un sprint final, j’ai senti que la chaussure ne demandait qu’à aller encore plus vite. Si vous cherchez une paire pour exploser vos chronos sur 10 km ou semi-marathon, vous tenez un sérieux candidat.

Adhérence et stabilité

Une chaussure rapide, c’est bien, mais encore faut-il qu’elle tienne la route. J’ai testé l’Endorphin Elite 2 sur différents types de sols : asphalte sec, route légèrement humide et piste en tartan.

• Sur route sèche, l’adhérence est excellente, aucun souci même en virage serré.
• Sur route mouillée, la semelle extérieure offre un bon grip, mais j’ai ressenti une légère perte d’accroche sur certains passages très humides. Rien de dramatique, mais il faut être vigilant.
• Sur piste, la réactivité est bluffante, mais la plaque carbone rend la sensation un peu plus rigide qu’avec une chaussure spécifique piste.

Côté stabilité, c’est une belle surprise. Contrairement à certaines chaussures carbone qui peuvent donner une sensation d’instabilité, ici l’appui reste fiable même à haute vitesse. Saucony a trouvé un bon compromis entre amorti, propulsion et maintien.

Comparaison avec la concurrence

Sur le marché des chaussures de compétition, la Saucony Endorphin Elite 2 doit faire face à une concurrence féroce. Nike, Adidas et même Saucony avec son autre modèle phare proposent des alternatives sérieuses. Voyons comment elle se positionne face à trois références du segment.

Saucony Endorphin Elite 2 vs Nike Alphafly 3

La Nike Alphafly 3 est souvent considérée comme la chaussure ultime pour le marathon. Avec sa mousse ZoomX ultra-légère et son système de pods Air Zoom à l’avant-pied, elle offre un amorti exceptionnel. L’Endorphin Elite 2, elle, mise sur un compromis entre amorti et réactivité, avec une sensation plus ferme sous le pied.

Lors de mes tests, j’ai trouvé l’Alphafly plus douce sur longues distances, idéale pour absorber la fatigue en fin de marathon. À l’inverse, l’Endorphin Elite 2, plus légère, offre une sensation plus directe et un meilleur retour d’énergie. Elle conviendra davantage aux coureurs cherchant un rebond dynamique et une foulée plus naturelle.

👉 Verdict : l’Alphafly 3 est plus confortable pour les longues distances, mais l’Endorphin Elite 2 est plus nerveuse et plus stable.

Saucony Endorphin Elite 2 vs Adidas Adizero Adios Pro 3

L’Adizero Adios Pro 3 est une autre référence, utilisée par de nombreux coureurs élites. Son amorti Lightstrike Pro est un peu plus souple que l’IncrediRun de l’Endorphin Elite 2, mais son dynamisme repose sur une structure différente : six tiges en carbone EnergyRods au lieu d’une plaque intégrale.

Lors de mes essais, j’ai trouvé que l’Adios Pro 3 offrait une transition plus fluide, tandis que l’Endorphin Elite 2 mise sur un effet de propulsion plus agressif, avec une sensation de bascule plus marquée. Pour un marathon, cela dépendra du coureur : si vous aimez une chaussure qui vous pousse vers l’avant, l’Endorphin Elite 2 est un excellent choix. Si vous préférez une transition plus naturelle, l’Adios Pro 3 peut être plus adaptée.

👉 Verdict : l’Endorphin Elite 2 est plus dynamique, l’Adios Pro 3 est plus progressive dans sa propulsion.

Saucony Endorphin Elite 2 vs Saucony Endorphin Pro 4

Enfin, il est intéressant de comparer l’Endorphin Elite 2 à sa cousine, l’Endorphin Pro 4, autre modèle carbone de Saucony. La principale différence réside dans la philosophie de conception :

• L’Endorphin Pro 4 est plus accessible, avec un amorti plus équilibré et un peu plus de confort.
• L’Endorphin Elite 2 est plus radicale, plus réactive et pensée pour les coureurs à la recherche de performance pure.

Si vous hésitez entre les deux, voici mon conseil : si vous visez un marathon en moins de 3h, optez pour l’Endorphin Elite 2. Si vous recherchez une chaussure rapide mais plus polyvalente, la Endorphin Pro 4 peut être une meilleure option.

👉 Verdict : l’Endorphin Elite 2 est plus performante mais plus exigeante, tandis que l’Endorphin Pro 4 conviendra à un plus large public.

Points forts et points faibles de la Saucony Endorphin Elite 2

Les points forts

✔️ Excellent retour d’énergie : Grâce à la mousse IncrediRun et à la plaque carbone, la Saucony Endorphin Elite 2 offre un dynamisme impressionnant. Chaque foulée semble propulsée en avant, ce qui la rend idéale pour les courses rapides et les marathons.

✔️ Stabilité améliorée pour une chaussure carbone : Contrairement à d’autres modèles carbone qui peuvent parfois manquer de stabilité, l’Endorphin Elite 2 se distingue par son maintien rassurant, même à haute vitesse et dans les virages.

✔️ Légèreté et respirabilité : Avec son empeigne en mesh ultra-léger, l’Endorphin Elite 2 est très agréable à porter, même lors des journées les plus chaudes. La respirabilité de la chaussure permet de garder les pieds frais tout au long de la course.

Les points faibles

❌ Durabilité de la semelle intermédiaire à surveiller : Si la mousse IncrediRun offre un retour d’énergie exceptionnel, il est possible qu’elle perde en efficacité à mesure que le kilométrage augmente. Le test à long terme sur la durabilité de cette mousse est encore à vérifier.

❌ Prix élevé : L’Endorphin Elite 2 est un investissement conséquent. À ce prix-là, elle peut ne pas convenir à tous les budgets, d’autant qu’elle s’adresse avant tout aux coureurs cherchant la performance pure.

❌ Moins adaptée aux coureurs recherchant du confort sur longues distances : Si vous êtes plutôt du genre à courir tranquillement sur de longues distances, cette chaussure peut vous sembler un peu trop exigeante. Son amorti ferme et sa propulsion agressive sont conçus pour les coureurs à allure rapide, mais pourraient être fatigants sur des ultra-marathons ou des sorties lentes.

Pour qui est faite la Saucony Endorphin Elite 2 ?

La Saucony Endorphin Elite 2 est une chaussure taillée pour la vitesse et la compétition. Avec son amorti explosif, sa plaque carbone ultra-réactive et son effet bascule prononcé, elle conviendra parfaitement aux coureurs cherchant à optimiser chaque fraction de seconde sur marathon ou semi.

Toutefois, ce modèle s’adresse avant tout à des coureurs expérimentés, avec une bonne technique de course et une foulée dynamique. Son profil agressif et son faible niveau de stabilité latérale demandent une certaine maîtrise pour en tirer pleinement parti. Si vous êtes un adepte des chaussures souples et polyvalentes, elle risque de ne pas être le meilleur choix.

Enfin, parlons budget : l’Endorphin Elite 2 représente un investissement conséquent, mais qui se justifie pour les athlètes visant la performance. Si vous cherchez une chaussure capable de vous donner un avantage sur marathon et que vous êtes prêt à y mettre le prix, elle fait clairement partie des meilleures options du moment.