Test et avis Salomon Ultra Glide 3 : la chaussure trail idéale pour longues distances ?

S’il y a bien une chose que j’ai apprise en dix ans de trail, c’est que choisir la bonne paire de chaussures peut faire toute la différence entre une sortie plaisir… et un calvaire. Ces dernières semaines, j’ai eu l’occasion de tester les Salomon Ultra Glide 3 sur différents terrains, du sentier roulant à la montée bien technique en montagne. Et je dois dire que j’ai été agréablement surpris.

Salomon est une marque que l’on n’a plus besoin de présenter dans le monde du trail. Mais avec cette troisième version de l’Ultra Glide, elle s’adresse à un public plus large : ceux qui veulent du confort, de l’amorti, et de la polyvalence, sans forcément viser la performance pure ou les podiums. Et c’est précisément ce qui m’a donné envie de les essayer.

Premières impressions et design de la Salomon Ultra Glide 3

Un chaussant accueillant dès les premières foulées

Dès que j’ai glissé le pied dans cette Ultra Glide 3, j’ai ressenti cette sensation rare d’être immédiatement à l’aise. Le mesh est doux, la languette épaisse et bien rembourrée enveloppe le coup de pied sans comprimer, et le laçage Quicklace assure un ajustement rapide et précis. On est loin de certaines Salomon plus étroites ou techniques, souvent réservées aux pieds fins ou aux terrains exigeants.

Lors de ma première sortie, une boucle vallonnée d’une quinzaine de kilomètres en forêt, j’ai été étonné par le confort global. Aucune gêne, pas de point de pression, et surtout une impression de moelleux sous le pied, même sur les sections un peu caillouteuses.

Petit conseil : si comme moi vous avez un pied un peu large ou que vous recherchez de la place à l’avant-pied sur les longues distances, ce modèle coche clairement la case.

Un look modernisé, sobre mais efficace

Côté design, Salomon a su moderniser subtilement cette Ultra Glide 3. On reste sur une silhouette assez classique, mais les finitions sont nettes et le mesh bicolore (selon les versions) donne un vrai coup de frais. Personnellement, j’ai opté pour le coloris bleu nuit/jaune, discret mais avec une petite touche d’originalité.

La chaussure inspire la robustesse, sans paraître lourde ou rigide. Et c’est confirmé en main : malgré sa semelle généreuse, elle reste étonnamment légère (autour de 285 g en 42 2/3). En trail, ce genre d’équilibre est précieux, surtout quand les kilomètres s’enchaînent.

Test sur le terrain de la Salomon Ultra Glide 3

Après plusieurs semaines passées à courir avec la Salomon Ultra Glide 3, sur des terrains variés et par tous les temps, je peux vous dire qu’elle m’a surpris sur bien des points. Voici un retour d’expérience terrain, tout en sensations.

Comportement sur différents types de terrains

J’ai testé cette paire sur une belle variété de terrains : chemins forestiers, sentiers techniques en montagne, flaques boueuses, montées sèches et descentes techniques. Et dans l’ensemble, la chaussure s’adapte très bien.

Sur les sentiers roulants, l’amorti Energy Foam fait des merveilles. On sent une certaine douceur sous le pied, sans jamais basculer dans le flou ou l’instable. Sur les terrains plus techniques (type cailloux ou racines), elle s’en sort plutôt bien grâce à une semelle stable et une plateforme assez large.

Côté adhérence, les crampons de 4,5 mm sont efficaces. Ils mordent bien le sol, que ce soit sur de la terre humide ou des surfaces plus meubles. Attention toutefois : dans la boue très grasse, ce n’est pas une chaussure spécialisée, mais elle reste sécurisante.

En descente, elle m’a bluffé par sa stabilité. Le pied reste bien en place, et la mousse absorbe bien les chocs. Lors d’une sortie de 15 km avec 900 D-, j’ai pu allonger la foulée sans avoir à trop freiner par peur de glisser ou de me tordre la cheville.

Performances sur longue distance

C’est sur la durée que l’Ultra Glide 3 montre tout son intérêt. Lors de ma sortie la plus longue avec cette paire, un parcours de 30 km sur terrain vallonné, j’ai terminé sans douleur musculaire notable, ni échauffement. Et pour moi, c’est l’un des critères les plus importants quand je choisis une paire pour les ultras ou les longues sorties.

Le maintien reste bon, même après plusieurs heures. La mousse ne s’écrase pas trop vite, et le confort global est constant. On sent que la chaussure a été pensée pour durer sur la distance.

Je l’ai également utilisée lors d’un week-end rando-trail sur deux jours. Chargé d’un petit sac, en marchant et courant en alternance, elle s’est révélée très agréable. On oublie presque qu’on porte une chaussure de trail.

Les points forts et les points faibles de la Salomon Ultra Glide 3

Comme toute chaussure, la Salomon Ultra Glide 3 a ses qualités… et ses limites. Voici ce que j’ai pu constater après plusieurs semaines d’utilisation, avec un regard honnête et pragmatique.

Les points forts

Amorti moelleux et progressif

C’est sans doute son plus grand atout. La mousse Energy Foam offre un amorti doux, mais jamais mou. Que ce soit sur des petites foulées en montée ou de grandes enjambées en descente, le confort reste constant. J’ai vraiment eu la sensation de pouvoir courir longtemps sans me faire « taper » les jambes, ce qui est précieux sur les sorties longues.

Confort général exceptionnel

Entre le chaussant plus large, la languette bien épaisse et l’absence de points de pression, cette Ultra Glide 3 coche toutes les cases du confort. C’est le genre de chaussure qu’on oublie une fois lancée sur les sentiers et ça, c’est toujours bon signe.

Polyvalence terrain

Elle s’adapte bien à de nombreux types de surfaces : chemins roulants, sentiers en sous-bois, terrains rocailleux ou même portions de bitume si besoin. Une vraie chaussure à tout faire, que je prends volontiers quand je pars en vacances ou pour un week-end trail sans savoir exactement ce qui m’attend.

Les points faibles

Manque de dynamisme

Si vous cherchez du rebond ou une chaussure nerveuse pour envoyer sur les relances, ce n’est clairement pas sa vocation. La mousse reste souple, et l’absence de plaque de propulsion se fait sentir quand on essaie d’accélérer. Personnellement, je la garde pour les sorties longues à allure tranquille, pas pour les séances rapides.

Mesh un peu chaud l’été

Lors de mes sorties par temps chaud, j’ai trouvé le mesh un peu étouffant. Rien de dramatique, mais je pense qu’une version plus respirante ou avec plus d’aération serait un vrai plus pour les ultras estivaux.

Pas la plus précise sur terrain technique

Sur les portions très engagées, pierriers, crêtes étroites ou descentes très techniques, j’ai senti que la semelle manquait un peu de précision. La largeur de la plateforme, idéale pour la stabilité, joue ici contre elle. Pour ce type de terrain, je préfère une chaussure plus ajustée, plus directe.

Pour quel type de coureur ?

La Salomon Ultra Glide 3 ne vise pas les trailers en quête de chrono à tout prix. Elle s’adresse avant tout à ceux qui cherchent une chaussure fiable, confortable et polyvalente. Voici pour quel type de coureur elle me semble idéale.

Niveau : de débutant à confirmé

C’est clairement une chaussure que je recommande aux coureurs débutants en trail. Pourquoi ? Parce qu’elle est tolérante, facile à prendre en main, et surtout très confortable. Elle ne demande pas de technique particulière et vous met rapidement en confiance, que ce soit sur un sentier forestier ou un petit chemin de montagne.

Mais attention, les coureurs confirmés y trouveront aussi leur compte, surtout pour les longues sorties d’entraînement, les journées en rando-trail ou les courses où l’objectif est de terminer en bon état plutôt que de battre son record. Je l’ai moi-même utilisée lors d’une sortie longue de 40 km en préparation d’un ultra, et je l’ai trouvée parfaite pour « encaisser » sans taper dans la réserve.

Gabarit : moyen à lourd, sans souci

La mousse Energy Foam offre suffisamment d’amorti pour les gabarits moyens à lourds (comme moi, avec mes 80 kg bien tassés…). La stabilité renforcée de cette V3 permet aussi de garder une foulée sereine, même après plusieurs heures. Les plus légers y trouveront peut-être une sensation un peu moins vive, mais le confort l’emportera sur ce petit manque de réactivité.

Objectif : rando-trail, ultra, longues sorties plaisir

L’Ultra Glide 3 brille quand on lui en demande beaucoup sur la durée, pas quand on veut faire du fractionné en côte. Elle est parfaite pour :

• Les rando-trails, où l’on alterne marche et course avec un petit sac à dos.
• Les entraînements longs en terrain varié, où le confort prime sur la vitesse.
• Les ultras pas trop techniques, comme un 80 km ou un 100 km sur sentiers roulants.

Comparaison avec d’autres modèles

Quand on cherche une chaussure de trail polyvalente, le choix est vaste. Et forcément, on se pose la question : comment l’Ultra Glide 3 se positionne face à d’autres modèles, y compris sa version précédente ? Voici mon retour basé sur des essais concrets.

Salomon Ultra Glide 3 vs Salomon Ultra Glide 2

Ayant couru avec la version précédente pendant plusieurs mois, j’ai immédiatement senti les améliorations sur la stabilité de cette Ultra Glide 3. Là où la V2 pouvait parfois donner une sensation un peu floue dans les virages ou les dévers, la nouvelle version est plus rassurante. Le pied est mieux tenu, surtout à l’arrière, grâce à un renfort de tige légèrement retravaillé.

Autre changement notable : la mousse Energy Foam, nouvelle venue sur cette V3. Elle remplace l’ancienne EVA et apporte plus de rebond, tout en conservant une sensation de douceur. Ce n’est pas une révolution, mais la foulée est un poil plus dynamique, surtout sur terrain roulant.

La Ultra Glide 2 reste une bonne option si vous cherchez une chaussure très souple, à prix réduit (elle se trouve facilement en promo). Mais pour un peu plus de maintien et un confort encore mieux maîtrisé, la V3 vaut clairement l’investissement, surtout pour les longues distances ou les coureurs un peu plus lourds.

Salomon Ultra Glide 3 vs concurrents

Si on compare l’Ultra Glide 3 à ses grandes rivales, deux modèles viennent naturellement en tête : la Hoka Speedgoat 6 et la Hoka Mafate X. Voici un petit comparatif terrain et specs.

Ultra Glide 3 vs Hoka Speedgoat 5

La Speedgoat 6 est plus technique, plus agressive. Elle offre une meilleure accroche en terrain très accidenté et une tige un peu plus ajustée. En revanche, elle peut paraître plus ferme sous le pied et moins confortable sur le long, surtout pour les gabarits moyens à lourds.

Si vous courez souvent sur terrain technique ou gras, la Speedgoat aura l’avantage. Pour un usage plus polyvalent et tout-terrain, l’Ultra Glide 3 l’emporte.

Ultra Glide 3 vs Hoka Mafate X

La Mafate joue dans la catégorie des ultra-maximalistes : très amortie, très protectrice, mais aussi plus lourde. Sur les ultras ou les randonnées rapides avec du portage, elle est top. Par contre, elle manque un peu de flexibilité et peut sembler “trop” sur des sorties plus courtes.

La Mafate X est une excellente option pour les gros dénivelés et les longues heures sur les sentiers. L’Ultra Glide 3, elle, reste plus accessible, plus légère, et moins radicale.