La Hoka Mafate Speed 4 est une vraie réussite. C’est une chaussure qui assume pleinement son rôle de compagnon d’aventure longue distance : ultra-confortable, ultra-sûre, ultra-efficace sur terrain technique. Ce n’est pas le modèle le plus léger ni le plus nerveux, mais elle ne cherche pas à l’être. Là où elle excelle, c’est dans sa capacité à protéger et soutenir le coureur, kilomètre après kilomètre, sans jamais faiblir. C’est une alliée de confiance, idéale pour les ultras, les gros blocs d’entraînement ou tout simplement pour ceux qui veulent du confort et de la sérénité sous les pieds. Si je devais partir demain sur un ultra en montagne, ce serait l’un de mes premiers choix.
Specs
Drop: 4 mm
Poids: 320 gr (H) / 280 gr (F)
Plaque carbone: Non
Type de surface: Sentier
Type de course: Entrainement et Compétition
Type de coureur: Confirmé et intermédiaire
Pour
Confort exceptionnel
Excellente adhérence
Protection optimale
Amorti adapté aux longues distances
Contre
Poids assez élevé
Manque de polyvalence
Dynamisme limité
Quand on parle de Hoka, on pense immédiatement à ces chaussures au look maximaliste, à l’amorti généreux et à la promesse de courir longtemps… très longtemps. Avec la Mafate Speed 4, la marque franco-américaine continue de creuser son sillon sur les sentiers techniques et les longues distances. J’ai eu la chance de tester ce modèle sur plusieurs semaines, entre sentiers alpins rocailleux, boucles en forêt bien grasses et une sortie longue sur un ultra local.
Alors, que vaut vraiment cette quatrième version ? Est-elle toujours taillée pour l’ultra comme ses grandes sœurs ? Et surtout, peut-elle convenir à tous les profils de traileurs, ou reste-t-elle une chaussure de niche ?
Premières impressions de la Hoka Mafate Speed 4
Un design affirmé, entre robustesse et fluidité
À première vue, la Hoka Mafate Speed 4 en impose. Son gabarit peut surprendre si vous venez de modèles plus “classiques” : semelle généreuse, crampons bien marqués, lignes épaisses. Pourtant, une fois en main, la chaussure dégage une certaine fluidité. Les courbes sont bien travaillées, les finitions soignées, et le mesh technique ajoute une touche moderne sans en faire trop.
Personnellement, j’aime les modèles qui assument leur rôle : ici, on sent tout de suite qu’on est face à une chaussure faite pour encaisser les bornes. Et sur le terrain, ce côté “massif” se fait vite oublier, on y reviendra plus loin.
Un confort moelleux dès le premier chaussage
Dès que je l’ai enfilée pour la première fois, j’ai été surpris par la douceur de l’accueil. Le chausson est moelleux sans être trop enveloppant, le talon bien calé, et la languette, même sans être rembourrée à l’excès, ne crée aucun point de pression.
Je me souviens d’une première sortie de 10 km sur terrain mixte : pas un seul frottement, aucune gêne. C’est assez rare pour être souligné, surtout sur un modèle taillé pour l’ultra. Pas besoin de “casser” la chaussure, on est immédiatement à l’aise. Mon petit conseil si vous êtes sensible au confort plantaire : testez-la avec des chaussettes un peu plus fines, vous sentirez encore mieux le moelleux du ProFly+.
Un taillant fidèle, mais pas pour tous les pieds
Côté taille, Hoka reste cohérent : je prends du 44 2/3 chez eux, et ce modèle taille comme prévu. Ni trop long, ni trop étroit. Le chaussant est plutôt standard, peut-être un poil large à l’avant-pied pour ceux qui ont le pied très fin, mais rien de rédhibitoire.
Pour ceux qui, comme moi, apprécient un peu de liberté au niveau des orteils sur les longues distances, c’est vraiment confortable. En revanche, si vous cherchez une chaussure très ajustée, surtout en terrain technique, il faudra peut-être jouer avec les réglages de laçage, voire envisager une semelle interne plus épaisse pour combler un léger vide.
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Passons maintenant au plus intéressant : ce que vaut vraiment la Mafate Speed 4 une fois les semelles dans la boue. J’ai pu l’emmener sur plusieurs types de terrains : monotraces en sous-bois, pierriers alpins, descentes caillouteuses et même un passage bien glissant après une pluie d’orage. Voici ce que j’en retiens.
Terrain technique et accroche
Dès les premiers kilomètres sur sentier caillouteux, j’ai été bluffé par l’accroche. La semelle Vibram MegaGrip, combinée à des crampons de 5 mm, mord littéralement le sol. Sur roche humide ou racines glissantes, ça tient sans broncher. Je l’ai notamment testée lors d’une sortie dans les monts d’Ardèche après une grosse averse : même dans les dévers bien gras, je ne me suis jamais senti en insécurité.
Et malgré la hauteur de la semelle, la chaussure reste étonnamment stable. Je m’attendais à une sensation de « perchage », mais non. Le talon est bien calé, la plateforme large compense la hauteur, et l’équilibre global rassure, même sur des appuis fuyants.
Amorti & relance
L’amorti, c’est clairement le point fort de cette Mafate Speed 4. Le combo ProFly+ offre un confort de roulé assez unique. On sent la mousse absorber chaque impact, surtout sur terrain dur ou sur les longues descentes. J’ai enchaîné deux jours d’affilée avec des sorties de plus de 25 km, et je n’ai jamais eu la sensation de « fatigue plantaire » que certaines chaussures peuvent provoquer.
En montée, la chaussure reste souple, même si elle n’est pas aussi nerveuse qu’une Tecton X. On sent que ce n’est pas une fusée, mais elle ne traîne pas non plus. En descente, par contre, c’est un régal : amorti fluide, bon contrôle du pied, et un vrai sentiment de sécurité.
Côté relance, elle fait le job. Ce n’est pas une chaussure ultra-dynamique, mais elle offre une belle fluidité de foulée. Sur terrain roulant, on peut allonger sans se sentir freiné, ce qui est appréciable sur les fins de course quand il faut relancer malgré la fatigue.
Protection et robustesse
Sur ce point, Hoka a vraiment fait du bon boulot. Le pare-pierre à l’avant est solide sans être rigide. J’ai tapé deux ou trois cailloux bien secs lors d’un passage rapide en descente… et mes orteils m’ont remercié. La coque talonnière, elle, stabilise parfaitement l’arrière du pied sans créer d’inconfort.
Quant au mesh, il m’a semblé à la fois respirant et solide. Après plus de 100 km (dont pas mal de chemins rocailleux), il n’a pas bougé. Pas de déchirure, pas de couture qui lâche. C’est rassurant, surtout pour ceux qui veulent l’emmener sur un ultra de 100 bornes ou plus.
Respirabilité et gestion de l’humidité
J’ai eu l’occasion de tester la Mafate Speed 4 lors d’une sortie en plein été, sous un bon 30°C, puis sur un autre entraînement sous la pluie. Dans les deux cas, la chaussure s’en est bien sortie.
Le mesh monocouche assure une ventilation correcte sans sacrifier la protection. Lors des passages en flaques, l’eau est bien évacuée, et la chaussure sèche assez rapidement. Ce n’est pas le modèle le plus respirant du marché, mais pour un compromis protection/légèreté, c’est vraiment bien dosé.
Maintien et laçage
Le maintien du pied est bon, surtout au niveau du talon. À l’avant, on garde une certaine liberté, ce qui est agréable sur les longues distances. En descente technique, le pied ne bouge pas, à condition d’avoir bien ajusté le laçage.
D’ailleurs, ce système de laçage est simple, classique… et efficace. Je n’ai pas eu à refaire mes lacets en cours de sortie, ce qui est toujours un bon signe. Seul bémol : pas de poche pour ranger les lacets. Personnellement, ça ne m’a pas trop gêné (je fais un double-nœud bien serré), mais si vous aimez les finitions très pratiques, ça peut manquer.
Les points forts et les points faibles de la Hoka Mafate Speed 4
Comme toute chaussure, la Hoka Mafate Speed 4 n’est pas parfaite — mais elle coche quand même beaucoup de cases, surtout pour les amateurs de longues distances. Voici, selon mon expérience, ce qu’il faut en retenir.
Les points forts
Un confort exceptionnel Dès les premières foulées, on sent que la Mafate Speed 4 est pensée pour durer. L’amorti est moelleux sans être mou, le chausson enveloppe bien sans comprimer. Sur mes sorties longues, je n’ai jamais eu à me plaindre d’échauffement ou de frottement. C’est une vraie pantoufle pour les sentiers.
Une accroche redoutable Le combo Vibram MegaGrip et crampons bien dessinés assure une adhérence solide, même sur des terrains bien piégeux. J’ai couru sous la pluie, dans la boue, sur rocher humide, et franchement, je n’ai jamais eu peur de poser le pied.
Un amorti et une protection bluffants C’est clairement son ADN. On peut encaisser les descentes, les pierres, les heures de course, sans se soucier des impacts. C’est rassurant et très appréciable sur des ultras ou en montagne.
Idéale pour les ultras et les longues sorties C’est son terrain de jeu naturel. Si vous préparez un 80 km, un 100 ou plus, elle vous accompagnera sans faiblir. Elle tient la distance aussi bien que vos jambes (voire mieux).
Les points faibles
Pas de poche à lacets C’est un petit détail, mais qui aurait été bienvenu, surtout sur les formats longs où on veut éviter toute gêne. Le laçage reste fiable, mais les lacets qui traînent peuvent gêner ou ramasser un peu de boue.
Un poids un peu élevé Même si elle a gagné en légèreté par rapport à la version précédente, elle reste plus lourde que d’autres modèles plus agiles. Ce n’est pas gênant sur les longues distances, mais en course courte ou pour ceux qui cherchent de la réactivité, ça peut être un frein.
Un dynamisme limité pour les formats courts Ce n’est pas une chaussure qu’on chausse pour aller vite sur 20 km. Elle manque un peu de répondant pour ceux qui aiment “pousser fort” ou attaquer en montée. À réserver aux profils orientés endurance.
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Comme toute chaussure de trail un peu technique, la Hoka Mafate Speed 4 n’a pas vocation à convenir à tout le monde. Elle a clairement sa personnalité, et c’est ce qui fait son charme… à condition d’avoir le bon profil pour l’exploiter.
Un modèle taillé pour l’ultra et les longues sorties
La Mafate Speed 4 donne le meilleur d’elle-même sur des formats longs, voire très longs. Grâce à son amorti généreux, sa stabilité et sa protection, elle s’adresse avant tout aux traileurs qui enchaînent les heures sur les sentiers, qu’il s’agisse d’un ultra en montagne ou d’un week-end de rando-course bien chargé.
C’est aussi une très bonne alliée pour les coureurs au gabarit moyen à costaud, qui ont besoin d’un amorti solide sans sacrifier la sécurité. Je fais moi-même un bon 78 kg, et j’ai senti dès les premières descentes que mes articulations étaient préservées, même en fin de sortie. Pour les traileurs plus légers, elle fonctionnera aussi, mais il faudra aimer ce type de chaussure “confort + stabilité” plutôt que “légèreté + nervosité”.
Plutôt pour les intermédiaires à confirmés
Même si la Mafate reste accessible, elle prend tout son sens entre les mains – ou plutôt sous les pieds – de coureurs intermédiaires à confirmés. Elle demande un peu d’engagement sur terrain technique, et son poids légèrement supérieur à celui de certains modèles plus « racés » peut gêner ceux qui recherchent avant tout de la vivacité.
Ce n’est pas forcément la chaussure que je conseillerais à quelqu’un qui débute complètement en trail. Mais pour un coureur qui a déjà quelques dossards au compteur ou qui prépare un ultra, elle devient une alliée précieuse.
Son terrain de jeu : la montagne, les sentiers techniques, le mixte
C’est dans les environnements variés que la Mafate Speed 4 s’épanouit : pierriers, racines, boue, chemins forestiers, sentiers alpins. Elle accroche bien, protège bien, et reste confortable même sur terrain cassant. C’est une vraie « chaussure montagne », pensée pour les sentiers exigeants.
En revanche, sur les trails très roulants ou peu techniques, elle peut sembler un peu “trop” : trop d’amorti, trop de matière, pas assez de dynamisme. Pour ce type de profil, une Speedgoat 6 ou une Tecton X sera probablement plus adaptée.
Comparaison avec d’autres modèles
Quand on choisit une chaussure de trail, il est souvent utile de la comparer à d’autres modèles de la même marque, ou à des références concurrentes. Voici comment la Mafate Speed 4 se positionne dans l’univers Hoka… et au-delà.
Hoka Mafate Speed 3 vs Hoka Mafate Speed 4 : une vraie évolution
Si vous avez déjà couru avec la Mafate Speed 3, la version 4 risque de vous surprendre. À première vue, elles se ressemblent : même philosophie, même orientation ultra-distance. Mais Hoka a opéré quelques ajustements qui changent vraiment la donne.
D’abord, le poids a légèrement baissé, ce qui se ressent surtout sur les relances et les longues descentes. Ensuite, la semelle intermédiaire passe au ProFly+, une mousse plus douce et réactive que celle de la version précédente. Le confort y gagne, sans perte de stabilité.
Autre point important : le mesh a été retravaillé. Il est désormais plus souple, mieux ventilé, tout en restant résistant. Personnellement, j’ai trouvé la chaussure plus agréable à porter sur de longues heures, avec moins de fatigue ressentie en fin de sortie par rapport à la Speed 3.
Hoka Speedgoat 5 et Hoka Tecton X 2 : deux esprits différents
On me pose souvent la question : Speedgoat ou Mafate ? Les deux sont excellentes, mais pas pour le même usage.
La Speedgoat 5 est plus légère, plus polyvalente, et un peu plus nerveuse. Elle reste très amortie, mais avec un profil plus accessible. Si vous faites du trail varié, du 20 au 80 km, c’est un super choix.
La Mafate Speed 4, elle, prend tout son sens au-delà des 50-60 km, ou sur des terrains vraiment techniques. Elle est plus stable, plus protectrice, et un peu plus rassurante dans la durée. On sent qu’elle a été pensée pour encaisser sans faiblir.
Quant à la Tecton X 2, elle joue dans une autre cour : c’est une chaussure de trail carbone, très dynamique, taillée pour la vitesse. Moins protectrice, moins confortable sur les longues distances, mais redoutable sur terrain roulant et en course. Si vous cherchez de la propulsion et des chronos, elle peut vous intéresser.
Face aux marques concurrentes : elle se défend très bien
Par rapport à d’autres marques, la Mafate Speed 4 a des arguments solides. Face à une Salomon S/Lab Ultra, elle offre plus de confort et d’amorti, mais un peu moins de précision dans les appuis. Idem face à une La Sportiva Akasha II, qui est plus rigide mais aussi plus technique.
Là où Hoka se démarque vraiment, c’est dans la sensation de fluidité malgré le volume. Peu de chaussures aussi amorties restent aussi agréables à courir sur du terrain cassant sans donner l’impression de “subir” la chaussure. Si vous êtes adepte des longues distances et que vous cherchez un bon compromis entre confort, accroche et sécurité, difficile de trouver mieux dans sa catégorie.
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Coureur depuis plus de 10 ans et marathonien depuis 2021, je cours régulièrement entre 50 et 100 kilomètres par mois. J'adore parler de running et partager ma passion pour la course à pied aux coureurs débutants.