Test et avis Adidas Terrex Agravic 3 : la chaussure de trail robuste et accrocheuse

Quand on parle de chaussures de trail, adidas n’est pas forcément la première marque qui vient à l’esprit. Et pourtant, depuis quelques années, la gamme Terrex s’est bien fait une place sur les sentiers, en combinant technologie, robustesse et confort. J’ai eu l’occasion de tester la nouvelle Adidas Terrex Agravic 3 sur plusieurs terrains, des chemins forestiers roulants jusqu’à des sentiers techniques en montagne, et je dois dire qu’elle m’a agréablement surpris.

Ce modèle se veut polyvalent, accessible, mais sans faire l’impasse sur la performance. Il s’adresse aussi bien aux coureurs débutants qu’aux traileurs confirmés qui cherchent une chaussure fiable pour leurs sorties quotidiennes ou leurs longues randonnées rapides.

Dans cet article, je vais vous partager mon ressenti après plusieurs semaines de test, vous parler des points forts (et des limites) de la Terrex Agravic 3, et vous donner quelques conseils pratiques pour savoir si elle peut convenir à votre pratique. Car entre les promesses marketing et la réalité du terrain, il y a parfois un écart… que mes mollets connaissent bien.

Design et conception de la Adidas Terrex Agravic 3

Esthétique et finitions

Dès la sortie de la boîte, la adidas Terrex Agravic 3 impose son style. Son look moderne et sa silhouette légèrement agressive annoncent clairement la couleur : on est ici sur une chaussure faite pour l’aventure, mais sans négliger l’allure. J’ai testé le coloris noir et gris avec des touches orangées, un combo sobre, mais dynamique, qui passe aussi bien en forêt qu’en ville après la sortie.

Adidas propose plusieurs coloris, allant de teintes sobres à des versions plus flashy pour ceux qui aiment être visibles en montagne. Les finitions sont très propres : pas de coutures grossières ni de colle apparente. On sent que la chaussure a été pensée pour durer.

Tige (empeigne)

L’empeigne est conçue en mesh tissé, un choix que j’ai apprécié pour sa respirabilité. Même lors d’une sortie en plein soleil dans les Alpilles, où la chaleur et la poussière étaient bien au rendez-vous, mes pieds sont restés au sec et bien aérés. Ce tissu apporte aussi une belle souplesse, ce qui permet un bon ajustement dès les premières foulées.

Autre point positif : les renforts en TPU présents sur l’avant et les côtés. Ils jouent un double rôle, protection contre les racines et les cailloux, mais aussi maintien structurel. Lors d’une descente technique sur sol rocailleux, j’ai vraiment senti leur utilité : le pied reste bien en place, sans sensation d’instabilité.

Enfin, la languette à soufflet est un vrai plus. Elle empêche les petits cailloux ou les morceaux de bois de s’infiltrer dans la chaussure, un détail qui fait toute la différence sur les sentiers peu entretenus. C’est le genre de chose qu’on ne remarque pas tout de suite… jusqu’à ce qu’on ait l’habitude de s’arrêter toutes les 10 minutes pour vider ses chaussures !

Confort et maintien

Première sensation à l’enfilage

Dès que j’ai enfilé la Adidas Terrex Agravic 3 pour la première fois, j’ai été surpris par la sensation de robustesse. Ce n’est pas une chaussure qui se fait oublier tout de suite, mais elle enveloppe bien le pied, avec un chaussant assez précis. Si vous aimez avoir cette impression d’être solidement « calé » dans votre chaussure dès le départ, vous apprécierez cette construction.

Après quelques minutes de marche, la rigidité initiale de la tige s’estompe un peu, et la chaussure commence à se faire à la forme du pied. Il m’a fallu une ou deux sorties pour qu’elle se détende complètement, mais rien d’inconfortable pendant ce temps-là.

Amplitude et confort de la toe box

La toe box (l’avant de la chaussure) offre un espace suffisant pour laisser les orteils bouger librement, sans pour autant sacrifier le maintien. Ce point est particulièrement appréciable lors des longues sorties ou des passages en descente où les orteils ont tendance à venir taper à l’avant. J’ai personnellement fait une sortie de 25 km avec pas mal de dénivelé, et aucune ampoule à signaler, ni frottement gênant.

C’est un bon compromis : assez de place pour éviter les compressions, mais pas trop large pour ne pas flotter dans les virages serrés.

Maintien du médio-pied et talon

Côté maintien, le médio-pied est bien verrouillé grâce à un laçage efficace et régulier. Les lacets tiennent en place, même sur plusieurs heures, et ne nécessitent pas de réajustement fréquent. Le talon, lui, est bien maintenu, avec une coque arrière solide qui évite tout glissement même en dévers.

Je me souviens d’une montée assez raide et technique dans les Vosges, où j’ai particulièrement apprécié ce maintien. Aucun talon qui décolle, pas de frottements inutiles : juste une sensation de contrôle et de stabilité à chaque appui.

Stabilité en montée et en descente

Sur ce point, la Terrex Agravic 3 marque vraiment des points. Grâce à sa structure rigide et à la plaque de stabilité en TPU, la chaussure reste bien en place, même quand le terrain devient instable. Que ce soit sur une montée raide en forêt ou une descente caillouteuse, j’ai toujours eu une sensation de sécurité. La combinaison de la semelle extérieure agrippante et du bon maintien global fait que la chaussure inspire confiance, même quand la fatigue commence à se faire sentir.

Test sur le terrain de la Adidas Terrex Agravic 3

Une fois les chaussures bien rodées, ce qui m’intéressait le plus, c’était de voir comment la Terrex Agravic 3 se comportait sur le terrain. Et je n’ai pas été déçu : elle montre une vraie polyvalence et s’adapte sans broncher à des conditions parfois bien chaotiques. Voici ce que j’ai pu observer lors de mes sorties sur des terrains variés, allant des sentiers forestiers humides aux chemins rocailleux de montagne.

Accroche et traction

La semelle extérieure Continental™ est sans conteste l’un des gros points forts de ce modèle. Dès les premières foulées sur terrain gras après une pluie nocturne, j’ai senti la différence. Les crampons de 4 mm (et 5 mm sur les bords) assurent une excellente accroche, que ce soit dans les descentes raides, les racines humides ou même les feuilles mortes glissantes.

Lors d’une sortie matinale dans un sous-bois bien boueux près de Fontainebleau, j’ai volontairement poussé un peu sur les appuis en descente pour tester les limites. Verdict : ça tient, et ça rassure. Même sur les pierres humides, la semelle colle littéralement au sol, ce qui limite les risques de glissade.

Amorti et dynamisme

La semelle intermédiaire Lightstrike 2.0 apporte un amorti plutôt ferme, mais pas inconfortable. On sent bien les appuis, ce qui peut plaire à ceux qui préfèrent une foulée plus « proche du sol ». En contrepartie, le rebond reste modéré : ce n’est pas une chaussure ultra dynamique, mais elle répond bien quand on relance sur du plat ou des sections plus roulantes.

Un point que j’ai particulièrement apprécié : la plaque de protection en TPU intégrée. Elle joue un rôle clé en stabilisant la foulée sur les terrains techniques, tout en protégeant le pied des cailloux pointus. Sur un sentier rocailleux dans le Vercors, je l’ai clairement sentie faire son travail : pas de choc désagréable, pas de perte d’équilibre.

Rigidité et protection

La rigidité torsionnelle est bien maîtrisée. La chaussure ne vrille pas, même dans les dévers ou lors de franchissements un peu chaotiques. C’est un vrai atout quand on court sur des terrains accidentés où la stabilité latérale fait souvent la différence.

Côté protection, la Agravic 3 coche toutes les cases : pare-pierres solide, renforts latéraux discrets mais efficaces, et une tige qui encaisse bien les frottements contre les rochers ou les branches. Elle inspire confiance, surtout quand on s’éloigne des sentiers battus.

Les points forts et les points faibles de la Adidas Terrex Agravic 3

Comme toute chaussure de trail, la Adidas Terrex Agravic 3 a ses atouts… et ses petites limites. Après plusieurs semaines de test dans des conditions variées, voici ce que je retiens.

Les points forts

• Excellente accroche : La semelle extérieure Continental™ fait un travail remarquable. Que ce soit sur terrain humide, boueux ou rocailleux, l’adhérence est au rendez-vous, même dans les descentes les plus glissantes.
  
• Très bonne stabilité : Grâce à sa rigidité torsionnelle, son maintien du talon et sa plaque de protection, la chaussure offre une sensation de sécurité sur les sentiers techniques ou irréguliers.
  
• Bon rapport qualité-prix : Pour un modèle aussi solide et polyvalent, le prix reste contenu. C’est une chaussure durable qui peut encaisser de nombreux kilomètres sans broncher.
  
• Protection efficace : Entre les renforts latéraux, le pare-pierres et la plaque en TPU, le pied est bien protégé des chocs et des irrégularités du terrain.

Les points faibles

• Tige rigide au départ : Il faut quelques sorties pour que la tige se fasse bien au pied. Les premières utilisations peuvent donner une sensation un peu rigide, surtout au niveau de la languette et du médio-pied.

• Amorti un peu ferme : Si vous êtes adepte des sensations moelleuses, vous risquez de trouver l’amorti Lightstrike 2.0 un peu sec, surtout sur les très longues distances ou les sols durs.

• Moins dynamique que certains modèles concurrents : Ce n’est pas la chaussure la plus nerveuse pour les relances ou les courses rapides. Elle privilégie la stabilité au rebond.

La Terrex Agravic 3 mise avant tout sur la fiabilité, la protection et l’accroche. Ce n’est peut-être pas la chaussure la plus légère ou la plus dynamique du marché, mais elle est redoutablement efficace pour celles et ceux qui veulent aller loin… sans se poser trop de questions.

Sur quels types de sorties utiliser la Adidas Terrex Agravic 3 ?

Après plusieurs semaines de test, je peux dire que la Adidas Terrex Agravic 3 se montre particulièrement à l’aise dans un large éventail de sorties. Elle n’a pas vocation à briller sur une ligne de départ en mode chrono, mais elle excelle dans tout ce qui touche à la régularité, à l’endurance et à la fiabilité.

Je la recommande en priorité pour les trails du quotidien, que ce soit sur sentiers forestiers, chemins de campagne ou parcours vallonnés. Elle est aussi parfaitement adaptée aux entraînements longs, là où le confort, la protection et la stabilité prennent le dessus sur la réactivité pure.

J’ai également eu l’occasion de l’utiliser pour une randonnée rapide en montagne, avec un sac léger, sur environ 30 km de terrain mixte : montée sur pierrier, crêtes, descentes en forêt… Résultat ? Pas une seule gêne, une adhérence constante et surtout cette sensation de pouvoir compter sur ses appuis même en fin de journée.

Idéale jusqu’à 40–50 km

Côté distances, je dirais qu’elle est idéale pour les sorties de 20 à 50 km, voire un peu plus pour les coureurs habitués. L’amorti reste suffisant sur ces formats, et la structure de la chaussure protège bien le pied au fil des heures. Si vous préparez un trail de moyenne distance ou que vous enchaînez les longues sorties d’entraînement, elle peut clairement devenir un bon allié.

Limites sur les formats extrêmes

En revanche, si votre objectif est de courir des ultras très techniques ou de performer en compétition, la Agravic 3 montre quelques limites. Son poids légèrement supérieur à certains modèles « racing » et son amorti ferme peuvent fatiguer le pied sur du très long, notamment au-delà de 70-80 km ou sur des terrains très accidentés. De même, elle manque un peu de nervosité pour les formats courts à haute intensité.

Comparaison avec d’autres modèles

Quand on cherche une paire de trail, il est toujours utile de comparer avec d’autres références du marché. Voici comment la Terrex Agravic 3 se positionne face à quelques modèles que j’ai aussi eu l’occasion de tester ces derniers mois.

Adidas Terrex Agravic 3 vs Adidas Terrex Speed Ultra

Si vous êtes habitué à la Speed Ultra, la Agravic 3 vous paraîtra tout de suite plus costaude. La Speed Ultra est clairement orientée compétition : plus légère, plus réactive, mais aussi moins protectrice. Elle est parfaite pour les coureurs expérimentés sur formats courts à moyens, en quête de vitesse.

En revanche, pour les longues sorties ou les terrains accidentés, la Agravic 3 prend l’avantage grâce à sa meilleure stabilité, son amorti plus dense et sa structure renforcée. C’est une chaussure plus rassurante sur les sentiers engagés.

Adidas Terrex Agravic 3 vs Salomon Sense Ride 5 vs Hoka Torrent 3

La comparaison avec la Salomon Sense Ride 5 est intéressante : les deux modèles se veulent polyvalents, accessibles et robustes. La Sense Ride offre un amorti plus moelleux et une meilleure flexibilité, ce qui la rend très agréable sur les longues distances. Mais côté accroche, la semelle Continental™ de la Agravic 3 prend clairement l’avantage, notamment sur terrain gras ou mouillé.

Face à la Hoka Torrent 3, la donne change encore : la Torrent est plus dynamique, plus légère, et très plaisante à courir pour ceux qui aiment un style de foulée rapide. Cependant, elle reste moins protectrice et un peu plus fragile en usage intensif sur terrain technique. La Agravic 3, elle, joue la carte de la solidité et de la sécurité, quitte à sacrifier un peu de vivacité.

Adidas Terrex Agravic 3 vs Adidas Terrex Agravic Flow 2

Enfin, si vous hésitez entre la Agravic 3 et la Agravic Flow 2, sachez que cette dernière offre une plus grande souplesse et un chaussant plus permissif. Elle est agréable pour les coureurs qui cherchent un compromis entre route et trail, ou qui débutent. En revanche, la Agravic 3 se distingue par sa meilleure rigidité, une structure plus technique, et un meilleur comportement sur les terrains engagés.