Quand j’ai commencé à courir sérieusement, je ne m’attendais pas à ce que mes orteils deviennent un sujet de préoccupation. Et pourtant, après mon premier trail de 20 km, un de mes ongles a viré au noir profond. À l’époque, je pensais que c’était un badge d’honneur pour les coureurs aguerris. En réalité, c’était surtout le signe que quelque chose clochait dans mon équipement ou ma technique.
Si vous aussi vous avez déjà découvert avec horreur un ongle noir après une course, ou si vous souhaitez simplement éviter ce genre de désagrément, cet article est fait pour vous. Les ongles noirs, bien que fréquents, ne sont ni une fatalité ni une étape obligatoire du parcours de coureur. Ils résultent souvent de petites erreurs évitables : une mauvaise paire de chaussures, un laçage négligé ou des ongles un peu trop longs.
A retenir
Bon réflexe | Pourquoi c’est important |
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Choisir une pointure 1/2 à 1 au-dessus de la taille ville | Évite que les orteils ne touchent l’avant de la chaussure |
Vérifier l’espace à l’avant (largeur et longueur) | Permet aux orteils de bouger sans friction |
Utiliser un laçage en boucle de verrouillage | Stabilise le pied et empêche les glissements |
Ne pas serrer excessivement | Préserve la circulation et évite les compressions |
Couper les ongles droit, régulièrement | Réduit les risques de chocs et d’accrocs |
Garder les pieds propres et secs | Limite les risques d’infection et de macération |
Utiliser des embouts en silicone si besoin | Amortit les chocs sur les longs efforts |
Appliquer une crème anti-frottement | Réduit l’échauffement et les irritations |
Éviter les descentes rapides sans préparation | Protège les orteils des chocs répétés |
Réduire l’intensité en cas d’inconfort | Préserve l’ongle d’un traumatisme plus important |
Choisir des chaussettes techniques anti-frottement | Améliore le confort et évacue l’humidité |
Comprendre les ongles noirs : qu’est-ce que c’est ?
Avant de chercher à éviter les ongles noirs, il est utile de bien comprendre ce qui se passe sous vos chaussures. Ce petit souci courant en course à pied n’est pas grave dans la majorité des cas, mais il peut vite devenir douloureux et désagréable.
Hématome sous-unguéal : de quoi parle-t-on exactement ?
Un ongle noir est, dans la grande majorité des cas, un hématome sous-unguéal. Cela signifie qu’il y a une accumulation de sang sous l’ongle, causée par de microtraumatismes répétés. Le sang n’ayant nulle part où s’échapper, il reste coincé sous la plaque de l’ongle, ce qui donne cette teinte foncée.
Ce phénomène peut toucher tous les coureurs, mais il est particulièrement fréquent chez les traileurs ou ceux qui enchaînent les longues distances. Pour ma part, c’est lors d’un marathon en montagne que j’ai connu mon pire épisode : une descente prolongée, des chaussures trop rigides, et l’ongle du gros orteil a fini par se décoller une semaine plus tard…
Les signes qui ne trompent pas
Les symptômes d’un ongle noir sont assez reconnaissables :
- Une douleur sourde ou pulsatile, souvent ressentie après la course.
- Une décoloration de l’ongle, allant du rouge au noir selon l’étendue de l’hématome.
- Dans certains cas, l’ongle peut se décoller partiellement ou totalement au bout de quelques jours ou semaines.
C’est généralement plus impressionnant que dangereux, mais cela peut vous gêner dans vos prochains entraînements si la douleur persiste.
Les causes fréquentes d’un ongle noir
Des frottements répétés
Le principal coupable, c’est le frottement répété de l’ongle contre l’intérieur de la chaussure. À chaque foulée, l’orteil tape légèrement, et sur plusieurs kilomètres, ces petits chocs s’additionnent jusqu’à créer un hématome.
Des chaussures mal ajustées
Des chaussures trop petites ou mal adaptées à votre pied accentuent le phénomène. Trop justes à l’avant, elles ne laissent pas à vos orteils l’espace nécessaire pour bouger sans heurter la paroi. À l’inverse, des chaussures trop grandes peuvent provoquer des glissements constants du pied vers l’avant.
Je me souviens d’un 10 km où j’avais enfilé une paire neuve sans l’avoir testée à l’entraînement. Résultat : un ongle douloureux dès le lendemain. Depuis, je ne pars jamais sans avoir bien validé le confort et la pointure en conditions réelles.
Des ongles trop longs
C’est une erreur toute simple, mais laisser ses ongles trop longs augmente le risque de contact avec la chaussure. Le choc se fait directement sur l’extrémité de l’ongle, ce qui favorise l’apparition de l’hématome.
Le terrain et les conditions spécifiques
Les longues descentes, les terrains instables, ou encore l’humidité (qui ramollit les tissus et accentue les frottements) peuvent aggraver le risque. Les trailers connaissent bien ce problème, car leurs pieds sont mis à rude épreuve pendant plusieurs heures.
Prévention : les bons réflexes pour éviter les ongles noirs
La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible d’éviter les ongles noirs en adoptant quelques habitudes simples. Cela tient souvent à des détails, mais ce sont justement ces petits ajustements qui font la différence sur la durée. Voici les quatre piliers que je recommande à tous les coureurs, débutants comme confirmés.
1. Le choix de chaussures adaptées
C’est, selon moi, le point le plus important. Une chaussure mal choisie peut transformer une belle sortie en calvaire.
Une pointure ajustée à la course
En course à pied, vos pieds gonflent. Il est donc recommandé de prendre une demi-pointure à une pointure de plus que vos chaussures de ville. Cela permet d’éviter que les orteils ne viennent taper à l’avant de la chaussure, surtout dans les descentes.
De l’espace à l’avant, mais pas trop
Vos orteils doivent pouvoir bouger librement, sans pour autant nager dans la chaussure. Assurez-vous qu’il y ait environ un centimètre entre le bout de votre plus grand orteil et l’extrémité de la chaussure.
Un modèle adapté à votre pratique
Route ou trail, c’est un autre critère à ne pas négliger. Les chaussures de trail, par exemple, ont souvent un avant-pied plus renforcé pour encaisser les chocs, ce qui peut limiter les traumatismes sur les ongles en terrain accidenté.
Petit conseil : essayez toujours vos chaussures en fin de journée (quand vos pieds sont un peu gonflés) et testez-les au moins une ou deux fois à l’entraînement avant une course.
2. Le laçage intelligent
Même avec une bonne paire de chaussures, si vos pieds glissent à l’intérieur, vous risquez les chocs à répétition.
Stabiliser le pied
Une technique que j’utilise systématiquement sur mes longues sorties, c’est le laçage en boucle de verrouillage (ou « heel lock »). Elle permet de bien maintenir le talon en place, ce qui limite les mouvements vers l’avant dans la chaussure.
Ajuster sans comprimer
L’objectif est de trouver le juste équilibre : trop lâche, votre pied bouge ; trop serré, vous coupez la circulation. Prenez le temps de bien ajuster vos lacets à chaque sortie, surtout si vous avez les pieds qui gonflent facilement.
3. L’entretien des ongles
Un entretien régulier évite bien des désagréments, et pas seulement esthétiques.
Une coupe droite et régulière
Je vous conseille de couper vos ongles toutes les deux à trois semaines, en les taillant droit pour éviter qu’ils n’accrochent dans la chaussette ou ne tapent sur le tissu de la chaussure. Trop courts, ils deviennent sensibles ; trop longs, ils deviennent dangereux.
Hygiène : la base
Des ongles propres et secs limitent aussi les risques d’infection si jamais un hématome se forme. Pensez à bien sécher vos pieds après chaque douche ou course, surtout en été.
4. Utiliser des protections si besoin
Si vous êtes sujet aux ongles noirs malgré tout, ou si vous préparez une course exigeante, il existe quelques accessoires simples mais efficaces.
Embouts en silicone
Ces protections en gel ou silicone se glissent directement sur les orteils. Elles absorbent les chocs et réduisent considérablement le frottement. Je les utilise systématiquement sur les ultras ou les sorties longues en descente.
Crèmes anti-frottements
Pour les distances plus longues, une fine couche de crème anti-frottement peut faire des merveilles. Elle réduit la friction et évite l’échauffement de la peau (et donc des tissus sous-jacents comme l’ongle).
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Que faire en cas d’ongle noir ?
Malgré toutes les précautions du monde, il peut arriver qu’un ongle noir apparaisse. Pas de panique : dans la plupart des cas, c’est un désagrément bénin, mais il est important de bien réagir pour éviter que la situation ne s’aggrave.
Faut-il consulter un professionnel ?
Dans certains cas, oui. Voici les signaux d’alerte qui doivent vous inciter à consulter un médecin ou un podologue :
- La douleur est vive, pulsatile et ne s’atténue pas au bout de quelques jours.
- L’ongle semble infecté : rougeur, chaleur, pus, gonflement autour de l’orteil.
- L’hématome occupe plus de 50 % de la surface de l’ongle.
- Vous êtes diabétique ou avez des troubles de la circulation : dans ce cas, mieux vaut ne pas attendre.
Le professionnel pourra évacuer l’hématome proprement si nécessaire et vous donner des conseils personnalisés pour les soins et la repousse.
Soins maison : ce que vous pouvez faire
Si la douleur reste modérée et qu’il n’y a pas de signe d’infection, vous pouvez gérer la situation à la maison.
- Nettoyez délicatement la zone avec un antiseptique doux, même si l’ongle est fermé.
- Gardez l’orteil au sec et au propre, surtout après une course ou une douche.
- Portez des chaussures confortables, avec beaucoup d’espace à l’avant, pour ne pas aggraver la douleur.
L’ongle peut finir par se décoller naturellement au fil des semaines. Ne le retirez surtout pas de force : laissez le corps faire son travail.
Ne jamais percer l’ongle soi-même
C’est tentant, surtout si la pression devient douloureuse, mais je vous déconseille fortement de percer l’ongle avec une aiguille ou autre outil maison. Cela expose à un risque important d’infection, surtout si le matériel n’est pas parfaitement stérile. Ce geste doit rester réservé à un professionnel, qui saura le faire proprement, avec du matériel adapté.
Patience : un ongle, ça repousse lentement
La mauvaise nouvelle, c’est qu’un ongle ne se renouvelle pas en quelques jours. Il faut compter :
- 3 à 6 mois pour un ongle de main,
- 6 à 12 mois pour un ongle de pied complet.
Pendant ce temps, il est possible de continuer à courir, à condition de ne pas réveiller la douleur et de bien protéger l’orteil. Un pansement ou un embout en silicone peut faire l’affaire pour reprendre en douceur.
Adapter sa pratique de course
Même si vos chaussures sont bien choisies et vos ongles parfaitement entretenus, certaines habitudes pendant vos sorties peuvent favoriser l’apparition d’ongles noirs. Apprendre à écouter vos sensations et adapter votre pratique, c’est aussi une forme de prévention très efficace.
Prendre son temps dans les descentes
Les descentes sont redoutables pour vos orteils. À chaque foulée, le pied glisse légèrement vers l’avant, ce qui accentue la pression sur les ongles. Si vous enchaînez plusieurs kilomètres de descente sans préparation spécifique, vous risquez d’en payer le prix… parfois plusieurs jours plus tard.
Je me souviens d’un trail en montagne où j’ai voulu « lâcher les chevaux » sur une descente technique. Mauvais choix : mes quadriceps ont souffert, mais surtout, l’ongle du deuxième orteil n’a pas survécu. Depuis, je prends le temps de freiner légèrement dans les descentes, en engageant bien les cuisses, et en adoptant une foulée plus courte et plus souple. Cela préserve à la fois mes jambes et mes orteils.
Réagir au moindre inconfort
On a tous tendance à ignorer les petits signaux du corps pendant une course. Mais un léger frottement dès les premiers kilomètres peut vite se transformer en problème sérieux après 15 ou 20 bornes.
Mon conseil : ne poursuivez pas coûte que coûte si vous sentez une gêne inhabituelle au niveau d’un orteil. Mieux vaut s’arrêter, ajuster un lacet, repositionner sa chaussette ou même raccourcir la sortie si besoin. C’est frustrant sur le moment, mais bien plus intelligent à long terme.
Miser sur les bonnes chaussettes
Les chaussettes sont souvent négligées, et pourtant, elles jouent un rôle clé dans la prévention des ongles noirs. Une bonne paire de chaussettes :
- réduit les frottements entre le pied et la chaussure,
- évacue l’humidité pour éviter les échauffements,
- et offre une légère compression pour limiter les mouvements parasites.
Optez pour des modèles techniques, sans couture, et conçus pour la course à pied. Personnellement, j’ai adopté les chaussettes à cinq doigts sur les longues distances. Cela peut sembler bizarre au début, mais elles isolent chaque orteil et réduisent encore plus le risque de friction.
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