Quand on parle du marathon, cette distance exacte de 42,195 km intrigue autant qu’elle impressionne. Que vous soyez coureur confirmé, spectateur passionné ou simple curieux, vous vous êtes sûrement demandé pourquoi une telle précision. Pourquoi pas 40 ou 50 kilomètres, après tout ?
L’histoire derrière cette distance est tout sauf ordinaire. Elle mêle légendes de la Grèce antique, ajustements pratiques liés à la royauté britannique et décisions d’organismes sportifs internationaux. Bref, un mélange fascinant de mythologie, d’histoire et de normes modernes.
Dans cet article, je vais vous emmener dans un voyage à travers les époques, depuis les exploits héroïques de l’Antiquité jusqu’aux Jeux Olympiques de Londres en 1908, pour comprendre comment cette distance est devenue le standard mondial. Installez-vous confortablement, et découvrons ensemble pourquoi courir un marathon, c’est précisément courir 42,195 km.
Une origine légendaire : la course de Philippidès
Le marathon, avec sa distance emblématique de 42,195 kilomètres, puise ses origines dans la légende grecque de Philippidès, un messager ayant couru de Marathon à Athènes pour annoncer une victoire militaire. Introduit lors des premiers Jeux Olympiques modernes en 1896, il a vu sa distance varier jusqu’aux Jeux de Londres en 1908, où des ajustements liés à la famille royale ont fixé le parcours à cette longueur unique. Ce chiffre est devenu la norme officielle en 1921 grâce à la Fédération Internationale d’Athlétisme Amateur (IAAF). Aujourd’hui, le marathon symbolise un défi d’endurance universel, rassemblant amateurs et élites à travers des événements mondiaux comme Paris, New York ou Boston, et incarne à la fois dépassement personnel et solidarité globale.
La bataille de Marathon : un moment clé de l’histoire grecque
En 490 avant J.-C., les Grecs remportent une victoire décisive contre les Perses lors de la célèbre bataille de Marathon. Ce triomphe militaire marque un tournant dans la défense de la civilisation grecque face à une invasion étrangère. Mais ce n’est pas seulement le combat qui est resté dans les mémoires : c’est aussi le rôle crucial d’un messager, Philippidès, dans la diffusion de cette nouvelle.
Selon la légende, Philippidès aurait parcouru la distance entre Marathon et Athènes à toute vitesse pour annoncer la victoire. Essoufflé mais accompli, il aurait prononcé les mots « Nous avons gagné » avant de s’effondrer d’épuisement. Si cette histoire inspire autant, c’est parce qu’elle incarne le dévouement et l’endurance humaine dans une situation critique.
Un trajet mythique d’environ 40 km
La distance entre Marathon et Athènes est estimée à environ 40 kilomètres, bien qu’elle varie selon les sources et les récits. À l’époque, ce périple représentait une prouesse physique incroyable, surtout sans les équipements modernes dont nous disposons aujourd’hui.
Bien qu’il n’existe aucune preuve historique confirmant cette course de Philippidès, le mythe a traversé les âges et s’est inscrit profondément dans l’imaginaire collectif. Ce récit a inspiré les créateurs des premiers Jeux Olympiques modernes, qui ont voulu lui rendre hommage en introduisant une épreuve dédiée.
Philippidès, qu’il soit personnage historique ou légendaire, a ainsi posé les bases d’une épreuve devenue universelle. Ce héros grec incarne le dépassement de soi, une valeur que chaque marathonien continue d’honorer à chaque course.

Les débuts olympiques : des distances variables inspirées du mythe
1896 : les premiers Jeux Olympiques modernes à Athènes
L’épreuve du marathon fait son apparition lors des Jeux Olympiques modernes inauguraux en 1896, organisés à Athènes. Inspirés par la légende de Philippidès, les fondateurs de ces Jeux, notamment Pierre de Coubertin, ont voulu rendre hommage à cet exploit héroïque en créant une course symbolique.
La distance choisie pour ce premier marathon était d’environ 40 kilomètres, reflétant approximativement le trajet supposé entre Marathon et Athènes. À l’époque, il n’y avait pas encore de standardisation précise, et la priorité était de rester fidèle à l’esprit du mythe plus qu’à des mesures exactes. Cette première course, remportée par le Grec Spyridon Louis, a marqué les esprits et posé les bases d’une épreuve qui deviendrait incontournable dans le monde du sport.
Des distances variables lors des éditions suivantes
Après Athènes, le marathon continue d’être une épreuve phare des Jeux Olympiques, mais sa distance reste fluctuante. Chaque édition ajuste le parcours en fonction des contraintes locales et des décisions des organisateurs. Par exemple, lors des Jeux Olympiques de Paris en 1900, la distance fut fixée à 40,26 kilomètres, légèrement différente de celle d’Athènes.
Cette variabilité reflète un contexte où le sport moderne était encore en train de se structurer. Les notions de standardisation et de règles universelles, bien que présentes, n’étaient pas encore appliquées de manière systématique. Chaque organisateur adaptait la course à ses propres besoins, ce qui explique ces différences d’une Olympiade à l’autre.
C’est cette absence de consensus sur la distance qui a permis au marathon de s’adapter et d’évoluer… jusqu’à l’épisode décisif de Londres en 1908, où la célèbre longueur de 42,195 km allait être introduite pour la première fois.
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Les JO de Londres 1908 : l’événement qui a tout changé
Le contexte des Jeux Olympiques de Londres
Les Jeux Olympiques de 1908, organisés à Londres, marquent un tournant dans l’histoire du marathon. Pour cette édition, les organisateurs cherchent à intégrer des éléments prestigieux et à plaire à la famille royale britannique. Ils décident alors de fixer le départ de la course devant le château de Windsor, permettant aux jeunes princesses de voir le début de l’épreuve.
L’arrivée, quant à elle, est prévue au White City Stadium, un lieu emblématique des Jeux. Mais là encore, des ajustements sont faits pour satisfaire les exigences royales. Les coureurs doivent finir leur course devant la loge royale, ce qui entraîne une modification de dernière minute dans le parcours. Ces ajustements, dictés par le protocole plutôt que par des critères sportifs, auront des conséquences inattendues.
Une distance unique et accidentelle
Pour relier Windsor au White City Stadium tout en passant devant la loge royale, la distance du marathon est fixée à 26 miles et 385 yards, soit précisément 42,195 kilomètres. Ce chiffre, qui semble aujourd’hui immuable, est en réalité le fruit de circonstances totalement fortuites.
Cette distance inhabituelle met les athlètes à rude épreuve, et le dénouement de la course restera gravé dans l’histoire. L’Italien Dorando Pietri, en tête lors de son entrée dans le stade, s’effondre à plusieurs reprises dans les derniers mètres, épuisé par l’effort. Les officiels l’aident à franchir la ligne d’arrivée, ce qui entraîne sa disqualification. Bien qu’il perde la victoire officielle, son courage et sa détermination face à cette distance redoutable font de lui une légende du marathon.
Cet épisode dramatique met en lumière les exigences physiques extrêmes de cette épreuve et confère à la distance de 42,195 km un caractère mémorable. Ce sera pourtant bien plus tard, en 1921, que cette longueur sera adoptée comme norme officielle pour les marathons du monde entier.

La standardisation officielle : une norme mondiale adoptée en 1921
Le rôle de la Fédération Internationale d’Athlétisme Amateur (IAAF)
Après plusieurs décennies de variations dans la distance des marathons olympiques, un besoin pressant de standardisation émerge au début du XXᵉ siècle. La Fédération Internationale d’Athlétisme Amateur (IAAF), fondée en 1912, entreprend de fixer des règles uniformes pour toutes les compétitions internationales, et le marathon n’échappe pas à cette démarche.
En 1921, après de longues discussions, l’IAAF décide d’adopter la distance de 42,195 kilomètres, celle utilisée lors des Jeux Olympiques de Londres en 1908. Ce choix s’impose en partie grâce à l’impact mémorable de cette édition, notamment avec l’anecdote marquante de Dorando Pietri, qui avait captivé le public. Cette décision fait entrer le marathon dans une nouvelle ère : celle de l’universalité et de la précision sportive.
Une distance devenue emblématique
Pour garantir que chaque coureur parcourt précisément 42,195 kilomètres, des marges de mesure sont mises en place. Aujourd’hui encore, les organisateurs utilisent des outils extrêmement précis, comme le compteur Jones, pour vérifier et ajuster les parcours. Par mesure de précaution, les tracés incluent systématiquement quelques mètres supplémentaires afin de s’assurer que personne ne court moins que la distance officielle.
Cette standardisation a transformé le marathon en un véritable symbole sportif mondial. Quelle que soit la ville, de New York à Paris, en passant par Tokyo, la distance reste la même. Cette uniformité permet non seulement de comparer les performances entre les courses, mais aussi de renforcer l’identité du marathon comme défi universel.
En adoptant cette norme, l’IAAF a non seulement fixé une règle technique, mais elle a aussi permis à une distance autrefois accidentelle de devenir un emblème : celui de la persévérance, de l’effort et de l’accomplissement personnel. Aujourd’hui, courir un marathon, c’est relever un défi immuable et partagé par des millions de personnes à travers le monde.
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Une distance symbolique : entre défi personnel et phénomène universel
Un test ultime d’endurance physique et mentale
Courir un marathon, c’est bien plus que parcourir 42,195 kilomètres : c’est affronter ses propres limites. Cette distance, ni plus ni moins, est perçue comme un défi monumental parce qu’elle exige à la fois une condition physique irréprochable et une force mentale à toute épreuve.
Chaque kilomètre met à l’épreuve votre endurance, mais aussi votre capacité à persévérer quand la fatigue s’installe. Le célèbre « mur du 30ᵉ kilomètre« , ce moment où le corps semble dire stop, illustre parfaitement la difficulté de l’épreuve. En franchissant la ligne d’arrivée, chaque coureur, qu’il soit novice ou expérimenté, ressent cette incroyable satisfaction d’avoir vaincu non seulement la distance, mais aussi lui-même.
Une épreuve fédératrice
Ce qui rend le marathon unique, c’est sa capacité à rassembler des participants de tous horizons. Les élites, souvent focalisées sur les records et la performance, côtoient des amateurs qui participent pour se surpasser, vivre une aventure ou simplement terminer la course.
Au-delà de l’effort personnel, le marathon est devenu un puissant vecteur de solidarité. Nombreux sont ceux qui courent pour soutenir des causes sociales ou caritatives, récoltant des fonds pour la santé, l’éducation ou l’environnement. Ce lien entre sport et engagement renforce encore l’aura du marathon comme une épreuve à la fois personnelle et universelle.
L’inspiration mondiale
Des courses emblématiques comme celles de Paris, New York, ou encore Boston perpétuent cette tradition et attirent des milliers de coureurs chaque année. Ces événements, chacun avec leur propre ambiance et leurs spécificités, partagent tous une chose essentielle : la distance mythique de 42,195 kilomètres.
Le marathon de New York, par exemple, traverse cinq quartiers, offrant une diversité culturelle incroyable, tandis que celui de Paris mêle patrimoine historique et effervescence moderne. Quant à Boston, c’est le plus ancien marathon annuel au monde, chargé d’une histoire qui inspire respect et admiration.
Cette universalité fait du marathon une célébration mondiale de l’effort humain. Peu importe l’endroit où vous courez, franchir cette distance vous relie à une communauté globale de passionnés partageant les mêmes valeurs de dépassement de soi et d’accomplissement personnel.
En fin de compte, le marathon est bien plus qu’une course. C’est un symbole de résilience, d’unité et d’inspiration pour tous ceux qui osent relever le défi, quel que soit leur niveau ou leur objectif.